A quelques jours seulement de Ramadan, mois du Coran par excellence, le ministère des Habous et des Affaires Islamiques vient de procéder à la fermeture d'écoles coraniques (Dour du Coran) dans la ville de Marrakech. Pour beaucoup, la décision est trouvée incompréhensible dans un pays de confession musulmane. Mais pour le ministre boutchichi des Habous, Ahmed Taoufiq, l'argument ne prête guère à confusion. Il s'agirait d'une affaire d'application et de respect des règles en vigueur en la matière. Dans un communiqué, le ministre tient à rappeler que la décision de fermeture de ces espaces a été prise "conformément à la loi", sachant que "tout enseignement destiné au public et portant sur la religion, tant en ce qui concerne l'apprentissage du Coran que l'enseignement des disciplines théologiques, est régi par la loi relative à l'enseignement originel, abstraction faite de la partie qui en prend la charge ou du lieu où ils sont dispensés". Il ajoute que les gérants de ces lieux objets de fermeture "ont refusé de régulariser leur situation auprès des autorités supervisant l'enseignement originel dans les délais prescrits", et qu'ils "n'ont pas accepté que ces lieux soient soumis, conformément à la loi, à la tutelle de l'autorité en charge de l'enseignement originel, et ce malgré les mises en demeure répétées qu'ils ont reçus depuis l'expiration des délais fixés par l'article 25 de la loi n°13-01 relative à l'enseignement traditionnel". Le ministère annonce qu'il rendra publics des documents détaillés à ce sujet, en soulignant qu'"au Maroc, on ne saurait laisser enseigner le Saint Coran sans règles fondatrices, ni méthodes et programmes éducatifs officiels dans le cadre de la loi". C'est ainsi que "toute personne physique ou morale désireuse d'enseigner le Saint Coran à des mineurs ou à des adultes se doit de fonder une école coranique après l'obtention d'une autorisation qui confère légalité à son activité, et lui donne droit de bénéficier du soutien prévu par la loi, tout en la soumettant au contrôle éducatif en vigueur". www.lnt.ma