Aujourd'hui démarre le procès des détenus d'Ifni. Ci-dessous un reportage réalisé dans cette ville. Édifiant Le ciel est d'un bleu splendide, presque assorti à la couleur des portes et des fenêtres. Après, onze heures de route, nous voilà à Sidi Ifni, ville d'où la révolte a eu lieu cet été. Pour atteindre cette ville côtière, il nous a fallu prendre l'autocar jusqu'à Tiznit, puis continuer à bord d'un des fameux grands taxis passant par la localité de Mirleft. Le paysage paradisiaque nous fait oublier l'état de la route, un état lamentable mais inévitable. Une citadelle brisée Stop ! Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond à Ifni ? Ifni est trop calme, la ville est triste, la morosité gagne du terrain. Quelque chose a changé dans cette ville depuis l'été dernier ? Ce calme religieux présage-t-il la tempête ? Tout le monde semble attendre, mais attendre quoi ? Une nouvelle visite du Roi ? La concrétisation des projets économique ou bien la libération des prisonniers de la ville ? Cette ambiance maussade est présente partout dans la ville. Hormis quelques touristes perdus, les cafés sont quasiment déserts. La morosité de la ville a même fait fuir le poisson, la célèbre sardine d'Ifni est introuvable par ces temps de grisaille. Les seize petits taxis que compte la ville sont tous stationnés sur le boulevard Mohammed V, près de la Poste. Devant le commissariat de la ville, aucun engin de police, même que la porte de leur bureau est fermée. On dirait même que les hommes de Charki Drais ont déserté la ville. D'ailleurs, « un inspecteur impliqué dans les tortures du 7 juin ne peut plus circuler dans la ville, la voiture de service l'emmène chaque jour chez lui, il a peur des représailles », affirme un militant de la ville. A suivre...