La Galerie de l'Institut Cervantès de Casablanca accueille du mardi 11 novembre et jusqu'au jeudi 11 décembre Les Caprices de Goya. Goya est considéré comme l'un des peintres qui ont mieux annoncé ce qui allait être la modernité dans l'histoire universelle de l'art. Mais sa vision de la modernité n'a pas été seulement une rupture avec une tradition figée, mais il a prédit ce qui allait être l'art engagé. C'est à travers Les Caprices que se manifeste cette rage morale contre la situation lamentable de l'éducation et de l'enseignement, contre l'ignorance et la superstition qui rongeait toutes les classes sociales, contre l'intolérance religieuse, l'avarice des riches, l'exploitation des pauvres, l'inégalité entre les femmes et les hommes, la prostitution… Cette exposition montre les gravures où apparaît Goya comme artiste libre et engagé, avant même qu'on invente le mot engagement. A partir d'une position rationaliste, il critique férocement le système de valeurs de la société de son époque, fondé sur l'immobilisme des coutumes et l'oppression tyrannique de l'Église. Sur le plan esthétique, il fait avancer les paradigmes de l'art moderne et la sensibilité moderne vers un art dominé par la subjectivité et la liberté créative. Un regard marocain accompagne les Caprices de Goya, avec la participation des artistes Malika Agueznay et Abdelkader Laraj. Il s'agit, à vrai dire, d'une véritable et merveilleuse relecture marocaine des mondes symboliques du peintre espagnol. Vernissage le Mardi 11 novembre, Galerie de l'Institut Cervantès, Rue Pierre et Marie Curie, à 19 h.