Voilà cinquante ans que la puissance des puces double tous les dix-huit mois ! c'est la loi de Moore qui le veut, du nom du cofondateur d'Intel qui, en 1965, initia la course à la puissance, laquelle régit depuis lors toute l'industrie de la micro-informatique. Ainsi, tous les trois ans en moyenne, avec la régularité d'un métronome, apparaît une nouvelle génération de composants dotés de quatre fois plus de transistors que la précédente. Qui dit plus de transistors sur un composant dit, bien sûr, des processeurs toujours plus rapides, plus « intelligents ». Mais aussi des cartes mères, des disques durs et des écrans à accès plus rapides. Sans oublier des logiciels qui moelle. Bref, c'est aussitôt tout un monde qui pousse. Aujourd'hui, c'est par millions que se gravent les transistors sur des morceaux de silicium de la taille...d'un angle. Les architectures de la micro dessinent de plus en plus serré, les orfèvres de la matière cisèlent de plus en plus fin, et le marché avale le fruit de leur travail sans broncher. Chaque jour de véritable miracles sont accompli dans les usines, les laboratoires et les bureau d'études. Des miracles indispensable pour tenir le sacro-saint cap fixé par Gordon Moore. Cela été dit, écrit. C'est aussi programmé pour l'avenir : dans le monde de l'industrie, de la recherche scientifique et chez le consommateur, on attends avec appétit les gigaflops promis et autres téraflops qui ne manqueront pas de suivre dix ans plus tard . Autan dire que tout ce que nous pouvons imaginer de ce nouveau siècle, que ce soit dans les officines médiale, sur mars ou dans nos maisons, a déjà intégré la puissance promise. Et rien ne pourra s'inventer sans elle. Seulement voilà : une ligne d'horizon existe bel et bien...et c'est un mur ! On devrait le rencontrer aux alentours de 2014. En effet, les derniers plannings des fabricants de puces, qui s'étalent habituellement sur quinze ans, sont vides au-delà de 2012. Dernière définition de la puissance avant le trou noir :les puces auront alors plus d'un milliard de transistors, fonctionneront à quelque 15 GHz, et chacun de leur éléments ne mesura plus de 30 nanomètres, soit deux mille fois plus fin qu'un cheveu et cinq fois moins large que les transistors actuels.