Il est 11 heures du matin, comme d'habitude je suis toujours en retard. Accablé par mes bagages, je cours pour ne pas rater l'avion. Avec un grand sourire, je m'apprête à m'envoler pour Casablanca, il était temps. Cela fait quatre ans que je n'ai pas mis les pieds là bas. A la porte de l'avion je récupère quelques quotidiens du bled, histoire d'être à jour des évènements. J'aperçois déjà un petit air marocain en parlant avec l'hôtesse de l'aire. En lisant les journaux, j'avais une note d'optimisme du genre : pleins de projets en cours, beaucoup de choses, enfin cela promet... La déception commence avant même d'atterrir sur le sol marocain. Et oui, les bidonvilles voisins fidèles de l'aéroport de Casablanca, deuxième déception les policiers moustachus qui puent la corruption et qui traitent mal leurs concitoyens sont toujours là, et les petits chiots de bassri n'ont pas déserté le pays comme leurs anciens chefs. Mais cela fait tout de même plaisir de sentir l'odeur du bled, après une petite prise de tête avec le douanier qui pose des questions du genre comment vous vous appelez ; des pratiques qui perdurent encore. Je vais boire un café pour pouvoir digérer tout cela, et m**** ils sont encore là, eux aussi, les glandeurs qui donnent l'impression qu'ils vont exploser, avec leur posture de pacha, portable dernier cri, les bides devant comme des femmes éternellement enceintes, je sors, je descends prendre le train, une femme n'arrête pas de me parler et solliciter mon aide...