« Pas de voile, pas de prière et aussi pas de jeune !!!! ». Un délire qui touche le Maroc, et ses institutions. Dans ce pays où le roi est le commandant des croyant « Amir Al Mouminine », où la constitution garantie à tous les non musulmans le droit de l'exercice de leurs dévotions et leurs prières, les Marocains musulmans eux, sont interdits de pratiquer leurs cultes religieux ! Pire encore, le Maroc est un pays qui se veut un Etat libre de droits, dont les libertés individuelles sont protégées par des lois, et avec un niveau de démocratie qui atteint en quelques sortes celui des pays pionniers en la matière. Ces dires ne peuvent être un article de foi, du moment où le voile est interdit dans des sociétés parmi lesquelles la Royal Air Maroc. Pour cette dernière, la prohibition du voile -qui est devenue une chose normal pour tout Marocain- n'est pas suffisante pour assurer la bonne démarche du travail au sein de la société, il est aussi indispensable de lutter contre la prière pendant les heures de travail, et obliger les pilotes à manger et boire pendant ramadan -puisqu'ils sont responsables de la vie des voyageurs. L'histoire commence après le démantèlement de la cellule « Ansar Al Mahdi », et dans laquelle figurait le nom de deux femmes mariées à des pilotes de la même société. Suite à ce démantèlement, les deux pilotes ont été arrêtés et une note de service a été transmise le 22 septembre aux employés de la compagnie aérienne. Faute de chance pour ces pilotes, que le destin du bon seigneur a choisi pour qu'ils soient licenciés par la direction de l'Entreprise. Benhima qui est à la tête de la direction a bien saisi l'opportunité, et a bien voulu profiter de cette occasion offerte par le ciel pour interdire le voile, la prière, et aussi le jeune. Une polémique a été déclenché autour de ces interdictions sous la coupole du parlement, par des députés du parti islamiste PJD (Parti Justice et Développement), et a été soutenue par le centre marocain des droits de l'Homme. Monsieur le Ministre Karim Ghellab, n'a pas trouvé une réponse meilleure que de démentir « l'histoire » racontée par les parlementaires, en 1er lieu, puis en 2ème lieu défendre la décision de la RAM sous prétexte que la prière, le jeune et même le voile, ont un impact négatif sur le rendement de l'Entreprise. Cette histoire d'interdictions nous donne la possibilité d'entamer le sujet de l'identité au Maroc, et de parler des personnes au pouvoir qui se disent Marocains, sans pour autant faire un effort pour montrer leur attachement ni envers leur pays, encore moins envers son identité et sa culture. Les dirigeants au Maroc sont généralement des gens qui ont bénéficié d'études en France, qui aiment bien se révolter contre une religion qui ne signifie rien pour eux. Ce type de Marocains existe partout, et ne cesse de participer à faire propager une islamophobie, dont la montée est de plus en plus grande dans le monde occidental. Quelles sont alors les vraies raisons qui ont poussé ces personnes à de tels actes ? Même la question du jeune pousse toute personne à se poser la question « pourquoi le jeune ne posait pas avant cette grande importance dans les voyages réalisés par la compagnie ? », est-ce vraiment une question de sécurité, ou d'une idéologie qu'on essaie de défendre en profitant des pouvoirs privilégiés qu'on détient dans le pays ? Par ailleurs, les Marocains se trouvent plus respectés par des directeurs et des dirigeants étrangers qui exercent leur métier au sein de notre patrie. C'est un paradoxe que vit le citoyen marocain, ce pays tiers mondiste constitue l'un des pays les plus exportateurs de cerveaux, ceux-ci sont constitués de jeunes issus généralement de familles moyennes et qui sont attachés à leur culture. En même temps, il importe d'autres « cerveaux » dans la figure, le nom, l'apparence est marocaine, mais qui n'ont aucun attachement envers le Maroc.. Mais on ne peut qu'être heureux pour certaines sociétés qui trouvent l'initiative du directeur de la RAM très louable, car elle va leur être encourageante pour faire du même. Mais on ne peut finir le texte sans signaler que sous prétexte de modernisation, ces gens veulent rendre de la liberté un objet de monopole, en la freinant de peur qu'elle soit une arme contre ceux qui se croient modernes, libres et démocrates.