Il ne suffit pas d'un tas de maison pour faire une ville Il faut des visages et des cerises Des hirondelles bleues et des danseuses frêles Un écran et des images qui racontent des histoires Il n'est de ruines qu'un ciel mâché par les nuages Des pierres et des statues qui traquent la lumière Et un cirque qui perd ses musiciens Des orfèvres retiennent le printemps dans des mains en cristal Sur le sol des empreintes d'un temps sans cruauté Une nappe et des syllabes déposées par le jus d'une grenade C'est le soleil qui s'ennuie et des hommes qui boivent Une ville est une énigme leurrée par les miroirs Des jardins de papier et des sources d'eau sans âme Seules les femmes romantiques le savent Elles s'habillent de lumière et de songe Métallique et hautaine La ville secoue sa mémoire En tombant des livres et des sarcasmes,des rumeurs et des ruines Et nous la traversons comme si nous étions éternels