Dans un pays normal les vacances sont la période propice pour ce reposer en famille, après une année de dure labeur. Le seul hic est que nous sommes dans un pays anormal. Alors les vacances, tout le monde veut en avoir, surtout qu'on dispose d'une denrée rare dans les pays développés : le temps. Sauf qu'il manque le nerf de la guerre : l'argent. Alors comment les Marocains pallient ce manque de moyens pour pouvoir passer un été d'enfer ? Les vacances sont un autre moment pour mesurer la fracture sociale qui mine le royaume chérifien. Entre des parents qui envoient leurs enfants au bled pour « profiter » de l'été, puis les autres qui choisissent pour leurs progénitures un voyage d'immersion linguistique destination Londres ou New York, existe un océan. Une chance que cet exemple n'est qu'une caricature réductrice de la réalité. Malgré le manque de moyens, le marocain(e) moyen peut passer un été chaud, animé et festif. On remercie Dieu pour les côtes, le sable -s'il en garde- et le soleil. Avec peu de moyen on peut aller à Ain Diab, taper dans un ballon de foot avec des copains et le soir assister au tout nouveau Festival de Casablanca, pour écouter Barry chanter sa fusion hors paire. Bien sûr pour les enfants, il existe les colonies de vacances qui ne coûtent rien, mais il faut faire gaffe, la campagne initiée par le socialiste, M. Gahss « Vacances pour tous » s'est soldée l'été dernier par un bilan de 6 fillettes mortes et 30 milles Dhs de dédommagement pour les familles des victimes. Disons que la vie d'un enfant marocain ne vaut pas trop cher... A bien voir le portrait général des vacances « au plus beau pays du monde » on ne peut s'empêcher de sortir le vieux concept de classes sociales. Cette notion est d'actualité dans notre pays, elle a de beaux jours devant elle. Car le fossé entre les classes se creuse. Que faire ? Une solution : prendre des vacances éternelles de ce pays.