Qui n'a pas entendu parler de Ayaan Hirsi Ali ? Accusée d'avoir menti pour obtenir la nationalité néerlandaise, la député d'origine somalienne, Ayaan Hirsi Ali, devenue le symbole de la lutte contre l'islam radical aux Pays-Bas, a quitté l'Europe pour les Etats-Unis. Au delà de cette anecdote, c'est tout un système de lutte injustifiée contre l'islam qui commence à couler ! Si aux Pays-Bas, les radicaux se réjouissaient d'avoir au sein de leur groupe une femme d'origine musulmane dénonçant l'Islam, d'autres pays l'ont également utilisé médiatiquement. Ainsi Fogiel l'a invitée dans son émission On Ne Peut Pas Plaire A Tt Le Monde, et n'a pas dénié dénoncer les fausses accusations qu'elle porte contre l'Islam. Le Groupe de contact entre musulmans et gouvernement (CMO) aux Pays-Bas, se réjouit ouvertement de son départ. « Les critiques incessantes d'Ayaan Hirsi Ali contre l'islam ont fait beaucoup de dégâts », affirme Jasr Noemman, son secrétaire. Quelles sont les idées d'Ayann Hirsi Ali ? Engagement politique et controverses Engagement politique et controverses Naturellement membre du parti travailliste - la formule est d'elle - elle se trouve en désaccord avec lui en ce qui concerne les relations que la société doit entretenir avec les aspects socio-culturels des communautés étrangères les moins compatibles avec la conception occidentale de la dignité et les droits humains. C'est après avoir été désavouée pour son interprétation « réactionnaire et anti-islamique » des attentats du 11 septembre 2001 qu'elle quitte le parti travailliste. En novembre 2002, elle adhère au parti libéral VVD où elle peut davantage faire valoir ses idées. Elle est élue au Parlement en 2003. Elle réussit alors à faire adopter une proposition de loi réprimant sévèrement la pratique de l'excision. Elle fustige également des pratiques archaïques telles que les crimes d'honneur. Durant cette période, elle écrit de nombreux articles fustigeant les dangers du communautarisme, illusion de la tolérance qui débouche sur le chacun chez soi, chacun pour soi et qu'elle voit comme un obstacle à l'intégration et au respect de principes universels, tels que la condamnation des violences faites aux femmes (voir relativisme culturel). Elle se réclame d'une laïcité à la française avec une nette séparation de l'Église et de l'État, en opposition avec l'islam politique. Ayaan Hirsi Ali soutient que l'islam, dans sa version la plus pure est incompatible avec les principes de la démocratie, tout comme le christianisme dans sa version la plus pure était incompatible avec la démocratie, et le judaisme dans sa version la plus pure était incompatible avec la démocratie. À la différence selon elle que ces deux religions ont dû se réformer (voir Napoléon et les juifs, Henri Lacordaire, Séparation des Églises et de l'État en 1905, Vatican II) après avoir traversé des siècles de critiques, ce qui n'a pas été le cas de l'Islam, qui après une période glorieuse qu'elle admire (voir Al-Kindi ; Averroès ; Avicenne ; Ibn Khaldoun ; Omar Khayyam) se serait figé pendant plusieurs siècles. La venue de plusieurs millions de musulmans en Europe à partir de la deuxième moitié du XX° siècle constitue un fait majeur et durable, qui pourrait selon elle changer les choses. Elle réclame pour l'Islam d'Europe une période de lumières, afin de le rapprocher de ce qui constitue déjà la pratique de la majeure partie des musulmans vivants en Europe sous des régimes démocratiques et laiques. « Comme les milliers de personnes qui ont manifesté contre les caricatures danoises, j'ai longtemps cru que Mahomet était parfait - qu'il était la seule source du bien, le seul critère permettant de distinguer entre le bien et le mal. En 1989, quand Khomeiny a lancé un appel à tuer Salman Rushdie pour avoir insulté Mahomet, je pensais qu'il avait raison. Je ne le pense plus. Je pense que le Prophète a eu tort de se placer, lui et ses idées, au-dessus de toute pensée critique. Je pense que le prophète Mahomet a eu tort de subordonner les femmes aux hommes. Je pense que le prophète Mahomet a eu tort de décréter qu'il fallait assassiner les homosexuels. Je pense que le prophète Mahomet a eu tort de dire qu'il fallait tuer les apostats. Il avait tort de dire que les adultères doivent être fouettés et lapidés, et que les voleurs doivent avoir les mains coupées. Il avait tort de dire que ceux qui meurent pour la cause d'Allah iront au paradis. Il avait tort de prétendre qu'une société juste pouvait être bâtie sur ses idées. Le Prophète faisait et disait de bonnes choses. Il encourageait la charité envers les autres. Mais je soutiens qu'il était aussi irrespectueux et insensible envers ceux qui n'étaient pas d'accord avec lui. » Traduction parue dans Le Monde. A la suite de cette affaire, elle signe, avec Salman Rushdie, Taslima Nasreen, Irshad Manji et d'autres musulmans libéraux, le manifeste des douze : "ensemble contre le totalitarisme", initié par Philippe Val de Charlie-Hebdo ainsi que Caroline Fourest collaboratrice du journal qui s'est engagé pour la défense de la liberté de pensée et contre la censure religieuse ou au nom de la religion. Menace islamiste Elle entame une collaboration en 2004 avec Theo van Gogh qui, par ailleurs, avait déclaré : "La plupart des femmes, à mes yeux, ne sont que de petits utérus qui parlent". Cela peut paraître contraire aux idées d'Ayaan Hirsi Ali qui combat pour le respect de la femme. Ils sortent le court-métrage Submission Part 1 sur les violences infligées aux femmes au nom de l'islam. La calligraphie du Coran sur la peau des actrices provoque la colère des milieux radicaux de l'islam hollandais. Ayaan Hirsi Ali personnifie : femme insoumise, femme politique, ouvertement homosexuelle, critique féroce de l'islam n'hésitant pas à blasphémer contre le Coran ou Mahomet, apostat (elle est devenue athée après avoir reçu une éducation musulmane), partisane de la séparation de l'église et de l'état et scénariste de Théo van Gogh. Le 2 novembre 2004, Théo van Gogh est assassiné par Mohammed Bouyeri, un militant islamiste. L'Occident se plaît malgré tout à attaquer l'Islam Malgré le départ de Ayaan et la preuve de ses mensonges témoignant de son opportunisme et de sa volonté d'attaquer l'Islam pour favoriser sa réussite personnelle, les médias occidentaux continuent à s'étonner de son renvoi des Pays-Bas et demandent une annulation de cette décision. Au lieu de dénoncer ces actes, ils la soutiennent et se font les avocats du diable. Malheureusement dans cette histoire, on voit bien que ceux qui reprochent aux musulmans de vouloir provoquer une guerre des civilisations, une guerre des religions, ne sont pas innocents. Espérons que l'esprit de tolérance revienne vite, en terre d'Islam comme en terre d'Occident. Source : Portail de l'Evolution du Maroc : Vision-Maroc.com