A la fin de l'année dernière et en ce début d'année 2006, toute la presse propose selon son approche, le bilan de l'année qui vient de s'écouler en l'occurrence 2005. Un exercice dont je me livre avec, je dirais, un peu d'avance puisque je vous propose de vous projeter dans la fin de cette même année. Une anticipation qui peut être pour moi une manière de me rassurer que les choses bougent dans notre pays ou plutôt vont continuer à bouger. Le dimanche 31 décembre 2006 : « 2006 était pour les Marocains l'année de l'emploi par excellence, ils trouvent de plus en plus facilement du travail, car le plan Emergence a pris son envol notamment grâce à la confiance retrouvée des investisseurs dans les secteurs où notre pays est, ou peut être, compétitif. L'INDH avec tout ce que ce projet a pu incarner comme mobilisation de compétences et de moyens a pris véritablement durant cette année son rythme de croisière et touche tous nos compatriotes et commence à changer favorablement leur quotidien en rendant accessibles certains équipements et infrastructures de base. Le bilan de l'IER et son rapport rendu public a donné concrètement le sentiment que la justice transitionnelle exigée à cette étape du développement du pays a été faite. Sur le plan de l'égalité des chances et de la justice sociale, beaucoup de choses restent à faire, néanmoins des avancées considérables ont été réalisées non seulement sur la forme mais également et surtout sur le fond comme la reforme de l'université et du système éducatif afin de rendre l'ascenseur social dans les amphithéâtres et sur les bancs de l'école marocaine et pas uniquement le fruit de certaines formes de l'exil. L'économie a renoué avec la croissance même si son taux n'atteint pas le niveau nécessaire pour éradiquer le chômage, car toujours handicapée par les prix du baril et la conjoncture internationale mais également pour des raisons endogènes. La balance commerciale se redresse garce à une augmentation des exportations stimulée par des conditions climatiques favorables à notre agriculture. Les banques sont de moins en moins frileuses et deviennent de vrais partenaires de l'entreprise. La poursuite de la constitution de champions nationaux dans tous les secteurs de l'activité économique à l'instar de la banque et des assurances leur permettant de renforcer leur stratégie d'internationalisation et véhiculer ainsi une certaine image du Maroc. Notre marché domestique retrouve sa force de consommation dans la classe moyenne. La fréquentation touristique s'améliore, de mois en mois, dans le cadre de l'objectif 2010. L'administration, et ses départs volontaires, est plus flexible avec un recul net de la corruption grâce à des mécanismes de répression et le sens de responsabilité de certains citoyens. La réforme de l'université malgré ses ratages continue à former une jeunesse en quête d'une reconnaissance sociale et déterminée plus que jamais à participer au changement et en être un acteur. Les médias, cette année, grâce à la libéralisation de l'audiovisuel et le renforcement des acquis en matière de liberté et d'indépendance de la presse ont commencé à jouer pleinement leur rôle de moteur dans un moment où notre mode de gouvernance se cherche encore avec heureusement une certaine cohésion sociale entre les Marocains qui retrouvent leurs valeurs musulmanes de respect et de travail, puisque tout le monde est conscient qu'on a perdu trop de temps et pour le rattraper il faut la mobilisation générale, un comportement exemplaire de notre élite et la consolidation de notre démocratie dont la monarchie est incontestablement le pilier majeur. On peut croire que c'est l'écriture d'un programme économique dont je suis entrain de déterminer les grands axes, néanmoins ce dont je suis presque sûr c'est qu'en quelque sorte c'est mon rêve ‘‘marocain'' depuis l'étranger un rêve que j'espère ne nous sera pas étranger donc rendez-vous pour le bilan. Cela dit, 2006 sera mieux que 2005, ne serait-ce que parce que nous aurons pris conscience de nos limites et de nos forces.