Nous fêtons le 16, 17 et 18 de ce mois de novembre, le cinquantième anniversaire de notre pays. A cette occasion certaines questions s'imposent à nous tous : Notre pays est-il vraiment indépendant et souverain ? Si oui , pourquoi alors sommes- nous restés un pays sous développé ? Est-ce par manque de ressources économiques ? Ou Par manque d'hommes et de substances grises ? Toujours est il, qu'aujourd'hui, cinquante ans après notre indépendance politique tous nos clignotants sont au rouge. Dans beaucoup de villages des pancartes « Terre à vendre fleurissent ». L'agriculture qui était la mère nourricière de la population et de l'économie de notre pays devient le producteur de la misère, de l'exode rural et du Hrig tout en constituant un réservoir d'enrôlement pour les islamistes. Notre mince industrie : agro alimentaire et textile, n'arrive pas à réaliser sa mise à niveau et à faire face à la concurrence sauvage internationale. Notre enseignement - malgré la réforme et ses promesses- sème le désarroi chez élèves, étudiants, enseignants et parents tout en continuant à produire des chômeurs ! S'il vous arrive de tomber malade, le recours au service public risque de vous y enfoncer davantage ou, vous en sortir marqué pour le reste de vos jours. Quant à espérer trouver une justice devant nos tribunaux , cela reviendrait à chercher une aiguille dans une botte de foin. Pour notre administration, qui de nous n'a pas vécu des situations ubuesques où l'irrationnel règne en maître absolu ! La responsabilité incombe à qui ? A la monarchie qui n'a pas su s'imposer en engageant le pays dans un processus de développement irréversible ? Aux partis politiques issus du mouvement national qui n'ont pas su composer avec la monarchie en proposant un véritable compromis historique ? A la presse qui a suivi « le mensonge triomphant qui passe » ? Ou tout simplement la responsabilité de notre situation revient à chacun de nous par ses agissements égoïstes et son silence complice ? Volens Nolens, nous sommes le sous développement du Maroc et les sous développés du Maroc ! Que faire alors ? Chaque fois que ceux d'entre nous qui aiment ce pays et lui sont attachés retournent d'un voyage à l'étranger, ils s'empressent d'embrasser le sol de cette terre qu'ils foulent. Mais cela est il suffisant pour faire décoller notre pays vers de meilleurs horizons ? Pour sûr non. Aimer son pays c'est le servir en faisant son devoir en toute âme et conscience, sans en attendre aucune gratification ni remerciement. Aimer son pays c'est oublier ses égoïsmes en pensant au pays comme réceptacle de sa progéniture et des générations futures. Mais ceci nécessitera pour tout citoyen un climat de confiance, clé de voûte de tout développement. Ce climat ne peut voir le jour que par des rapports sains entre l'Etat et la société en assurant à tout citoyen et à sa famille : une justice équitable et indépendante, des services de santé à toute épreuve et un enseignement adéquat et fructueux. Mais avons-nous les moyens ? Ma conviction est que si chacun renonçait un peu à son égoïsme - c'est là me semble-t-il notre substance grise - on arriverait sans coup férir à trouver les ressources économiques et alors, notre indépendance et notre souveraineté seraient réelles.