L'Afrique a réalisé d'énormes progrès en matière d'innovation faisant du continent un pôle émergent de la technologie, a indiqué, mercredi à Marrakech, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj. "La technologie est devenue l'ordre du jour sur le continent, apportant des solutions aux défis les plus pressants auxquels l'Afrique est confrontée en matière de santé, d'éducation et de durabilité", a dit M. Alj lors du panel "Africa : The innovation engine", tenu en marge des Assemblées annuelles de la Banque mondiale (BM) et du Fonds Monétaire international (FMI). A ce titre, le président du patronat a relevé, en chiffres, la tendance haussière des levées de fonds réalisées en 2022 par l'écosystème africain qui s'élèvent à 4,9 milliards de dollars, en dépit de la baisse significative des financements des start-ups observée dans le monde durant l'année écoulée. "Mais nous pouvons aller beaucoup plus loin", a soutenu M. Alj, qui déplore, malgré les progrès considérables accomplis, une quotepart africaine de 0,2% dans la valeur des start-ups mondiales. "Bien que de nombreuses start-ups aient un grand potentiel, un nombre important d'entre elles échoue au cours de leurs premières années d'existence", a-t-il dit, expliquant ce constat par des difficultés d'accès aux financements. Cette question devrait être abordée en urgence via la création et la promotion des véhicules de financement innovants et la mobilisation des capitaux publics et privés nécessaires à l'innovation, a-t-il préconisé. Par ailleurs, M. Alj a évoqué la question des talents qui est, selon lui, "tout aussi essentielle que celle du financement", appelant à préparer une main-d'œuvre numérique capable d'agir dans un environnement en perpétuel changement et à les retenir en Afrique. Et de soutenir : "Nous devrions travailler à offrir à la main-d'œuvre africaine des conditions de travail plus attrayantes et un environnement propice à la réalisation de son potentiel et à la concrétisation de ses rêves". En outre, M. Alj a plaidé pour la création d'un réseau technologique panafricain pouvant favoriser la coopération, l'investissement et le partage de technologies sur le continent, et exploiter collectivement "le potentiel de nos viviers de talents, de nos marchés et de nos ressources". Cette rencontre a réuni une pléiade de responsables gouvernementaux africains, d'entrepreneurs et d'acteurs de la finance africains et internationaux, pour explorer les voies à même de hisser l'Afrique dans les chaînes de valeur mondiale de l'innovation et de la technologie.