Décidément il ne fait pas bon voler dans le ciel européen. Après Aigle Azur et XL Airways en France, c'est au tout du voyagiste anglais Thomas Cook de battre de l'aile. Thomas Cook Group est une entreprise anglaise du secteur touristique fondée vers le milieu du XIXe siècle (1841). Le groupe compte environ 2 600 agences de voyages de par le monde, 33 voyagistes, une présence à travers 15 pays et 89 avions appartenant à ses compagnies aériennes (Thomas Cook Airlines, Thomas Cook Belgium, Thomas Cook Scandinavian et Condor). L'entreprise pionnière dans le secteur touristique qui traverse une zone de turbulences a été contrainte de publier un communiqué indiquant qu'elle était au bord de la faillite rejoignant en cela les récentes informations dans la presse. Auquel cas elle serait contrainte de rapatrier 600.000 touristes à travers le monde, dont 150.000 Britanniques. Thomas Cook compte céder le contrôle de son activité de tour-opérateur et une partie de sa compagnie aérienne Airlines au groupe chinois Fosun Tourism, entre autres propriétaire du Club Med son principal partenaire. Ce dernier devrait verser pour combler l'énorme trou du voyagiste quelque 450 millions de livres (495 millions d'euros) dans le groupe Thomas Cook, acquérant entre autres 35 % du capital de la compagnie aérienne Thomas Cook Airlines. La même somme devrait être apportée par des actionnaires et banques. Malgré cela les options de sauvetage restaient réduites ce samedi. Et pour cause, pour éviter une retentissante faillite, 200 millions de livres supplémentaires (227 millions d'euros) étaient encore nécessaires. Or, le financement privé n'est pas un acquis. Thomas Cook pour poursuivre ses activités et boucler sa restructuration n'a plus qu'un seul interlocuteur, le gouvernement. Seul ce dernier peut encore injecter ces fonds et au regard de la conjoncture politico-économique au Royaume-Uni (Brexit) l'intervention de BoJo dans ce dossier appartient au chimérique. La survie de Thomas Cook semble extrêmement compromise. C'est un véritable coup de tonnerre en perspective pour le monde financier et plus particulièrement celui du tourisme en Europe et même à l'échelle planétaire. L'action de Thomas Cook plongeait de 21 % (son plus bas historique) à la bourse de Londres en fin de semaine. C'est dire les mauvais jours du doyen des voyages.