Seuls 3 des 138 migrants sauvés des côtes libyennes ont pu être évacués en urgence dans la nuit de jeudi à vendredi du navire de l'ONG Proactiva Open Arms. Malgré la présence d'un accord entre plusieurs pays européens pour accueillir les migrants bloqués depuis plusieurs jours, l'Italie continue de jouer au bras de fer. Le pays vit en plus de cela une crise politique majeure. Bloqué sur l'île de Lampedusa, le navire humanitaire Open Arms a fait évacuer en urgence 3 des migrants recueillis en mer méditerranée. « Trois personnes et un accompagnateur ont été évacués d'urgence la nuit dernière en raison de complications médicales qui requièrent des soins spécialisés », a annoncé l'ONG. Sur Twitter, l'ONG interpelle l'opinion publique et les gouvernements, surtout l'italien, en déclarant que « toutes les personnes à bord ont besoin de débarquer urgemment, par humanité ». Le porte-parole de l'organisation a par ailleurs fait savoir qu'il reste encore 134 migrants à bord du navire humanitaire et que l'Italie refusait toujours de le laisser débarquer. Alors que six pays européens ont accepté d'accueillir une partie des migrants, l'Italie est toujours divisée sur la question surtout depuis que le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, fait son maximum pour empêcher les navires humanitaires Open Arms et Ocean Viking d'accoster dans les eaux territoriales italiennes. L'Italie en profonde discorde Jeudi, le premier ministre italien Giuseppe Conte a adressé une lettre ouverte à Matteo Salvini l'auteur des décrets empêchant les navires humanitaires de fouler la terre ferme. « La France, l'Allemagne, la Roumanie, le Portugal, l'Espagne et le Luxembourg viennent à peine de m'indiquer qu'ils sont prêts à recevoir des migrants», a écrit le chef de l'exécutif italien. Giuseppe Conte a ajouté qu'« encore une fois », ses homologues européens « tendent la main » la main à l'Italie, attaquant le tonitruant ministre de l'Intérieur qui réclame depuis une semaine la destitution du premier ministre. « Mon obsession est de combattre tous les types de délit, y compris l'immigration clandestine. Je suis ministre pour défendre les frontières, la sécurité, l'honneur, la dignité de mon pays », a répondu le ministre de l'Intérieur qui est par ailleurs aussi Vice-Premier ministre. Matteo Salvini a en outre affirmé qu'avec lui, « les ports sont et resteront fermés aux trafiquants et à leurs complices étrangers ». Hier, alors qu'un tribunal a suspendu le décret de Matteo Salvini interdisant l'entrée dans les eaux italiennes de l'Open Arms, le ministre italien en a lancé un autre. Ce dernier n'a pas été contresigné par deux ministres du M5S (la Défense et les Transports), le parti qui formait avec La Ligue (extrême droite) de Salvini, la coalition gouvernementale qu'il a fait voler en éclats la semaine dernière. Si, trois migrants ont pu être sauvés in extremis du navire Open Arms, l'autre navire humanitaire de SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF), l'Ocean Viking, reste lui dans l'attente d'une réponse similaire des Etats européens. Contrairement à l'Open Arms, l'Ocean Viking n'a pas été autorisé accoster, et continue de faire des allers-retours entre l'île de Lampedusa et Malte qui semble ne pas être concerné par le sort des migrants.