Le blé (dur – tendre – orge) fait partie des aliments de première nécessité au Maroc. Toutefois, le Royaume devra importer une grande quantité de blé durant les prochains mois suite aux prévisions annoncées par le ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des eaux et forêts. En effet, selon une analyse publiée par le département de Aziz Akhannouch, la production définitive des trois céréales principales au titre de la campagne 2018-2019, est estimée à 52 millions de quintaux soit une baisse de 30 % en comparaison avec une année moyenne sous Plan Maroc Vert (75 millions de quintaux) et 49% par rapport à la campagne précédente qui était une année exceptionnelle pour la production des céréales. La même analyse indique que la superficie semée au titre de la campagne 2018-2019 est de 3,6 millions d'Hectares. Dans les détails, 26,8 millions de quintaux de blé tendre ont été semés, 13,4 millions de quintaux de blé dur et 11,6 millions de quintaux d'orge. Le Maroc avait produit au titre de la saison agricole 2017-2018 quelque 103 millions de quintaux de blé, et 96 millions de quintaux au titre de la saison 2016-2017. La récolte la plus faible a été enregistrée en 2015-2016 à savoir 34 millions de quintaux récoltés, en raison des faibles pluies qui ont caractérisé cette campagne. Malgré la quantité importante de blé produite au Royaume, le Maroc importe annuellement entre 60 à 75 millions de quintaux de blé de l'étranger, principalement du blé tendre, dur ainsi que l'orge et le maïs. La saison précédente (2017-2018), le Royaume a importé 64.2 millions de quintaux, tandis qu'en 2016-2017, il a importé 75.6 millions de quintaux. Le Maroc a donc recours à plusieurs marchés internationaux pour couvrir son besoin en blé, tel que la France, le Canada, l'Ukraine, la Russie et les Etats-Unis. En gros, le Royaume importe des céréales à hauteur de 6 milliards de dirhams, selon le ministère de l'Agriculture. À cet effet, et puisque cette saison a enregistré une faible production de blé, le Maroc devra probablement en importer une grande quantité, pouvant atteindre jusqu'à 100 millions de quintaux, compte tenu de la forte consommation nationale qui atteint les 200 kg par habitant. Pour rappel, la campagne agricole 2018-19 a enregistré une pluviométrie ayant atteint à fin mai 2019, 290,5 mm en baisse de 11% par rapport à la moyenne de 30 ans (326,3 mm) et de 23% par rapport à la campagne précédente (375,3 mm) à la même date. La pluviométrie de cette campagne a également été caractérisée par une mauvaise répartition temporelle. Près de 3/4 des précipitations ont eu lieu durant les trois mois de démarrage avec de fortes précipitations ayant duré jusqu'au mois de janvier. La très faible pluviométrie, voire son absence dans plusieurs régions durant les mois qui ont suivi a engendré un retard de croissance des céréales et une baisse des rendements plus ou moins importante selon les régions. Malgré la baisse de la production céréalière, la bonne performance de production des autres filières, notamment les agrumes, les olives et les cultures industrielles ont permis de résorber la baisse de la production céréalière. Ainsi, la valeur ajoutée agricole au titre de cette campagne devrait se situer à 120 milliards DH. Autres chiffres clefs: La contribution au PIB agricole (PIBA) est située entre 10 et 20%. Les 1,4 million d'exploitations agricoles nationales génèrent un chiffre d'affaire de 15 milliards de dirhams. Le tissu industriel de la filière céréalière est composé de 211 unités réparties comme suit : 134 minoteries industrielles de Blé tendre, 58 semouleries de blé dur, 19 orgeries, 10.000 unités artisanales (35% des écrasements nationaux).