Salaheddine Mezouar Président de la COP22 (Conférence des Parties à la Convention de l'Onu sur le climat) a mis l'accent mercredi à Varsovie sur la nécessité d'un engagement fort des Etats avec l'appui des acteurs non étatiques pour faire face au défi du changement climatique. »Le temps est venu pour une remobilisation et des engagements forts des Etats et des gouvernements avec l'appui des acteurs non étatiques'', a souligné Mezouar, également membre du Club des présidents de COP, qui intervenait lors d'une conférence organisée par la présidence de la COP 24 sous le thème «Peuples et Climat : solidarité et transition équitable», avec la participation notamment du président polonais Andrzej Duda et de présidents de COP. La COP 22 organisée au Maroc a permis d'initier une dynamique inclusive, elle fut la COP de l'action notamment en formalisant le rôle des acteurs non statiques, a poursuivi Mezouar, président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), expliquant que l'esprit de la COP 22 était de faire converger les initiatives volontaristes des Etats avec le rôle que doivent jouer impérativement les acteurs non étatiques et le secteur privé. »Il ne faut pas sous estimer la force de la Rue et des jeunes qui se sentent menacés par les changements climatiques, d'où la nécessité d'associer le plus possible les acteurs non étatiques », a dit Mezouar. Il a dans ce même sens souligné que le rôle du secteur privé est fondamental puisqu'il investit dans une optique durable, affirmant que »la CGEM est engagée pour réaliser les objectifs annoncés et nos entreprises investissent dans le développement durable au Maroc et sur l'ensemble du continent africain ». L'Afrique est confrontée à de multiples défis climatiques, a noté Mezouar, relevant à cet égard les initiatives volontaristes et les actions de partenariat et de solidarité que le Maroc partage avec les pays africains, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI. Les pays en développement se posent des questions sur la notion de solidarité et sur la solidité des engagements des pays développés, a-t-il dit évoquant notamment les problèmes des réfugiés climatiques et de sécurité au Sahel qui exigent des solutions durables pour stabiliser les populations. L'Afrique ne contribue que pour 4% des émissions des GES Dans une déclaration à la MAP, Mezouar a indiqué que cette rencontre permet d'aborder la responsabilité des pays émetteurs et celle ayant trait à la mobilisation des financements, rappelant que l'Afrique ne contribue que pour 4% des émissions des GES mais 65 % de sa population est touchée et menacée par le changement climatique. Le continent a besoin aujourd'hui de solidarité et d'engagements, a-t-il insisté, notant que la question de la transition juste, revendiquée par certains pays en difficulté dans la transformation de leur processus est un sujet qui nécessite de la part des gouvernements un engagement et une approche inclusive des différents acteurs. Il a par ailleurs relevé qu'il faut sortir de la perception selon laquelle les COP sont des espaces réservés aux experts et aux représentants des gouvernements. Il faut en faire des COP de l'engagement, a-t-il dit, estimant que »la période que nous vivons nécessite de la solidarité à la fois nationale et internationale ». Mezouar a participé mardi à la seconde réunion annuelle du Conseil des Présidents de COP tenue en marge de cette Conférence. Ont pris part à cette rencontre, Michal Kurtyka, Président de la COP 24 et Secrétaire d'Etat auprès du Ministre de l'Energie polonais en charge de l'Environnement, Laurent Fabius, Président de la COP21, Manuel Pulgar-Vidal, Président péruvien de la COP20 et Marcin Korolec et Maciej Nowicki, respectivement Présidents polonais de la COP19 et de la COP14. Cette réunion a permis de fixer les objectifs annuels du Conseil et de déterminer les outils et mécanismes de travail adéquats afin que les Présidents de COP puissent accompagner de manière effective l'agenda et la dynamique climatiques. Le Conseil s'engage ainsi à se mobiliser de manière proactive pour sensibiliser davantage la communauté internationale à l'importance des enjeux climatiques et environnementaux. Il se veut également être une force de propositions en vue de mettre en œuvre des actions concrètes pour lutter contre les changements climatiques. Le développement durable et inclusif de l'Afrique Lors de cette réunion, Mezouar a appelé l'ensemble des parties à se mobiliser afin que le climat soit au centre de l'agenda international. Il a aussi lancé un appel aux forces vives du Continent africain -jeunesse, société civile et secteur privé- pour qu'elles intègrent au cœur de leurs priorités les enjeux climatiques, indispensables au développement durable et inclusif de l'Afrique. Par ailleurs, le Président de la COP22 a rappelé l'engagement total du Maroc à contribuer au succès de la COP25, qui se tiendra au Chili en novembre 2019. Pour rappel, à la veille de la COP24 qui s'est tenue en décembre dernier à Katowice en Pologne, les Présidents de COP ont émis un appel aux participants pour qu'ils adoptent des décisions ambitieuses pour une application effective de l'Accord de Paris. Le Conseil a également invité la communauté internationale à redoubler d'efforts afin d'aider les pays en voie de développement à faire face aux changements climatiques.