Proclamation de Marrakech, partenariat global de l'action et autres initiatives en faveur du climat... Vendredi 18 novembre, il est 15h à Marrakech. Au moment où le village de la COP22 s'apprêtait à fermer ses portes une fois pour toutes, participants et médias s'interrogeaient autour des principales décisions prises à la fin de douze jours de négociations. L'ensemble du comité du pilotage de la COP22 était présent pour établir le bilan d'une présidence marocaine inscrite sous le signe de l'action. Le comité, présidé par Salaheddine Mezouar, s'est félicité du contenu de la proclamation de Marrakech. Pour le président de la COP22, il s'agit d'un signal politique fort et d'une réaffirmation de l'engagement de l'ensemble de la communauté internationale en faveur du climat et du développement durable. La proclamation de Marrakech a réitéré l'engagement des 197 pays à maintenir l'action et le momentum pour le climat. Les parties ont, en effet, appelé dans la proclamation de Marrakech à un engagement politique des plus fermes afin de lutter contre les changements climatiques, c'est une priorité urgente. Les parties ont également plaidé pour une solidarité forte avec les pays les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques. Ils ont par ailleurs souligné la nécessité d'appuyer les efforts visant à améliorer leur capacité d'adaptation, à renforcer leur résilience et à réduire leur vulnérabilité. L'une des importantes émanations de la COP22, on cite la création du partenariat global de l'action «Marrakech Global Partnership». «C'est une première dans l'histoire des négociations pour le climat. Ce partenariat relie à la fois les acteurs non étatiques aux Etats et aux parties de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Ce partenariat est à l'origine d'actions concrètes telles que la mise en place du NDC's partenership, doté déjà de 50 millions de dollars pour aider les pays à concrétiser leurs contributions nationales (NDC)», annonce à cet effet Hakima El Haité, championne de haut niveau pour le climat. Le bilan établi par le comité de pilotage de la COP22 fait ressortir d'importantes avancées inscrites dans le cadre des axes définis par la présidence marocaine. Celle-ci présentera en mai prochain aux assemblées de la Banque mondiale une initiative visant à intégrer les contributions nationales et les objectifs de développement durable dans le cadre des budgets des Etats. S'agissant du volet financement et l'engagement des pays développés à assurer 100 milliards de dollars à l'horizon 2020, le comité énumère des résultats concrets. «Il y a eu un engagement qui a été pris, durant cette COP, pour augmenter de 54% les engagements en matière de finances publiques afin d'arriver à 67 milliards de dollars à l'horizon 2020. Nous avons également réussi à doubler la part de l'adaptation dans ce financement passant ainsi de 12 à 25%», souligne pour sa part Nizar Baraka, président du comité scientifique de la COP22. Et d'assurer que «la part des banques de développement en termes d'adaptation se situerait entre 25 et 30% assurant à cet effet un environnement sain pour l'ensemble de la population, notamment celles issues des pays du Sud». La COP22 a également connu la création d'un fonds public privé de 500 millions de dollars orienté vers l'adaptation. Les participants de la COP se sont penchés durant les 12 jours de sa tenue autour du renforcement de l'investissement privé, de l'épargne verte et du développement des fonds de pension. S'agissant du renforcement des capacités, le bilan est positif. Cette COP a donné naissance au réseau de centre de compétence en changement climatique qui regroupe un certain nombre de pays dont le Maroc qui assurera son secrétariat général. Il est également prévu la création d'un réseau d'innovation climatique, notamment en Afrique. Le continent africain a été, en effet, placé au cœur des travaux de la COP22. Cet intérêt s'illustre par la tenue du sommet africain, s'étant attelé à la restauration des grands équilibres. Des annonces concrètes ont été faites dans ce sens. «Le sommet africain est l'inventaire de tous ces projets et toutes ces initiatives déidiées à l'Afrique surtout celles en lien entre la dégradation de l'univers naturel et l'immigration écologique», explique Abdeladim El Hafi, commissaire de la COP22. Parmi les actions destinées à l'Afrique, on note l'implication de 25 pays africains à la création d'un réseau de bourses et des autorités de régulation pour la mobilisation de la finance verte. Le Maroc, à son initiative en partenariat avec la Banque mondiale, a lancé en marge de la COP22 un fonds public privé pour l'infrastructure verte en Afrique. La présidence marocaine a devant elle l'année 2017 pour accélérer son action en faveur du climat avant de passer le flambeau aux Iles Fidji, qui organiseront exceptionnellement à Bonn en Allemagne les travaux de la COP23.