L'Afrique est en ébullition à quelques jours de la tant attendue Coupe d'Afrique des Nations qui débutera ce vendredi 21 juin en Egypte. Cinq pays maghrébins sont en compétition pour s'adjuger le trophée : le Maroc, la Tunisie, l'Algérie, la Mauritanie et l'Egypte, le pays hôte. Le Maghreb a t-il ce qu'il faut pour aller jusqu'au bout de la compétition? Petit tour d'horizon, de A jusqu'à T. A comme Algérie Victorieuse en 1990, l'Algérie est bien déterminée à revivre cet exploit. Finalistes malheureux deux fois, les Fennecs qui comptent 18 participations à la Coupe d'Afrique des Nations sont considérées comme des adversaires de taille, à ne surtout pas négliger, avec un effectif reconnu dans toute l'Afrique. Et pour cause, l'entraîneur des Verts, Jamal Belmadi a choisi minutieusement ses 23, en comptant sur des valeurs sûres telles que Ryad Mahrez (Manchester City), Youcef Attal (OGC Nice), Baghdad Bounedjah (Al Sadd) ou encore Yacine Brahimi (FC Porto). Cependant, malgré un bon état d'esprit, la sélection algérienne a connu des turbulences à quelques jours de la compétition. En effet, Djamel Belmadi a été contrait d'opérer un changement de dernière minute en remplaçant Haris Belkebla par Andy Delort, suite à une vidéo qui a fait scandale dans le pays. Belkebla est apparu dans une vidéo jugée déplacée où on le voit « dans une position obscène », ce qui a poussé son coach à faire appel au joueur de Montpellier, qui rêvait de porter le maillot. Ce dernier a d'ailleurs commencé à faire ses preuves, en signant de la plus belle des manières son arrivée. Il a fait une entrée fracassante, lors du dernier quart d'heure du match amical opposant sa sélection au Mali (3-2), en marquant à la 81e minute. L'Algérie s'est retrouvée dans le groupe C, et devra affronter le Kenya (23 juin), Sénégal (27 juin), et en fin la Tanzanie (1er juillet). Bien partis pour mettre à terre leurs adversaires, les Fennecs comptent sur la présence de leurs supporters pour faire briller le drapeau algérien en Egypte. E comme Egypte Pays hôte, grand favori pour cette CAN et finaliste lors de la précédente édition, l'Egypte dispose d'une arme infaillible. En plus de jouer à domicile, cette dernière jouit de la présence de la star de Liverpool, Mohamed Salah, fort de sa saison exceptionnelle au sein de son club. « Mo » est un symbole de réussite et de réalisation du rêve égyptien. Il est comme le héros d'un film égyptien des années 60. Avant de débuter cette compétition, le Red avait marqué un doublé lors des éliminations de la CAN 2019 face au Niger (6-0). Un score écrasant qui permet aux Pharaons de faire partie de l'aventure. L'attaquant de Liverpool espère offrir un 8e trophée à son équipe (vainqueur en 1957, 1959, 1986, 1998, 2006, 2008 et 2010). Auteur d'une saison satisfaisante en Premier League (soulier d'or), le double ballon d'or africain vise l'excellence en sélection. Les Pharaons représentent une véritable menace dans un groupe composé par le Zimbabwe, la RD Congo et l'Ouganda. Et pour cause, la sélection menée par le Mexicain Javier Aguirre a déjà fait ses preuves, en décrochant une qualification dès la quatrième journée. L'Egypte ne s'est pas arrêtée en si bon chemin et a montré qu'elle n'a rien perdu de sa rage de vaincre en réussissant à s'imposer en amical, face à la Guinée 3 but à 1, enregistrés par Marwan Mohsen, Ahmed Ali et Omar Gaber. Avec un collectif sans faille, un attaquant de classe mondiale, un savoir-faire unique en Coupe d'Afrique, et un fervent public, tous les ingrédients sont réunis pour une Egypte qui espère être victorieuse, frustrée d'avoir raté de peu le sacre, lors de la CAN 2017. M comme Maroc et Mauritanie Maroc, l'imprévisible Avec la sélection marocaine, on ne sait (presque) jamais à quoi s'attendre. Egalement considérée comme favorite pour la compétition africaine, l'équipe nationale est à surveiller (et de très près) pour la CAN 2019, et ce sont les experts du football qui le disent! Emmené par Hervé Renard, le champion d'Afrique 2012 et 2015, le Mountakhab a gagné son pari de se qualifier, sans grande difficulté, pour la compétition. Après un passage frustrant lors du Mondial 2018 en Russie, les Lions de l'Atlas sont plus que jamais prêts à faire oublier cet échec, en ramenant la coupe à la maison, pour le plus grand bonheur des supporters, en masse derrière les hommes de Renard. En effet, le technicien français n'a pas fait les choses à moitié en dévoilant une liste alléchante sur papier, composée d'habitués de la CAN et de nouveaux venus. Benatia, Hakimi, Ziyech, Amrabat, tous ont de belles choses à apporter à l'effectif. A l'instar de l'Egypte, le Maroc est prêt à dégainer son arme (pas si secrète que ça), la star marocaine Hakim Ziyech qui a brillé lors de la Ligue des Champions avec son club l'Ajax Amsterdam, et qui continue de séduire le public marocain après ses récentes prestations avec le Mountakhab. Et pourtant, malgré cette hargne, le chemin vers l'Egypte est semé d'embûches. Les Lions de l'Atlas ont fait face à deux défaite lors de leur matchs amicaux face à la Gambie (1-0) dans un premier temps, et la Zambie, en second (3-2), un coup de grâce pour les supporters peu convaincus par les prestations médiocres des joueurs. Les hommes de Renard devancés par des équipes non-qualifiées, avec le niveau montré lors de ces deux rencontres, devront s'armer pour pouvoir s'imposer face au groupe de la mort composé des géants africains comme la Côte d'Ivoire ou encore L'Afrique du Sud. Pour ne pas arranger les choses tout comme l'Algérie et le scandale de Belkebla, le Maroc a dû faire face à un coup dur, à l'approche de la compétition africaine. Renard a perdu l'un de ses joueurs en route, Abderrazak Hamdallah qui a décidé de quitter le groupe, après une altercation avec son coéquipier Fayçal Fajr, devenu la bête noir des supporters marocains qui n'ont pas manqué de le huer lors de sa dernière apparition. Peu importe les obstacles, rien n'est encore perdu pour les Lions qui peuvent compter sur le soutien de la nation. Après tout, la sélection marocaine a bien perdu tous ses matchs amicaux en 2004, et a tout de même réussi l'exploit d'arriver jusqu'en finale. Mauritanie, la discrète Un peu moins médiatisée, l'équipe mauritanienne pourrait bien réserver des surprises. Discrète mais déterminée, la nouvelle venue de la CAN 2019 a beaucoup de choses à prouver. Pour la première fois de son histoire, la Mauritanie fait son entrée en Coupe d'Afrique des Nations, au même titre que le Burundi et Madagascar. Les Mourabitounes vont faire leurs débuts en Egypte avec un groupe pas si facile que ça, composé de la Tunisie, Mali, et de l'Angola. Ces derniers n'ont pas démérité et ont réussi à se faire une place dans le monde du football africain, en se développant, doucement mais sûrement. Avec cette envie de marquer l'histoire de sa sélection, la Mauritanie a tiré son épingle du jeu lors des éliminatoires de la compétition, notamment face à l'Angola, le Burkina Faso et le Botswana. Grâce à quatre victoires, elle réussit à décrocher son ticket pour le pays des Pharaons. Avec son sélectionneur Corentin Martins et ses joueurs forts de leur expériences tels que Ismael Diakité et Mohamed Dellahi Yali, la Mauritanie accepte le défi de s'imposer sur la pelouse égyptienne, et le public n'a que hâte de la voir faire ses débuts en Coupe d'Afrique. T comme Tunisie Classée deuxième par la FIFA au niveau africain, la sélection tunisienne est aussi épicée que sa harissa. Rarement considérée comme favorite, la Tunisie ne s'inquiète point, elle qui ne dispose pas de grandes étoiles dans son effectif, à l'exception peut être du joueur de Saint-Etienne, Wahbi Khazri, véritable star tunisienne lors du Mondial 2018 en Russie. Et pourtant, la sous-estimer serait bien une erreur à ne pas commettre. Si elle est présente depuis 1994 et couronnée en 2004 (face au Maroc, à l'issue d'un match polémique et traumatisant pour les Marocains), ce n'est pas pour rien. La Tunisie est d'ailleurs le dernier pays maghrébin à avoir remporté le titre continental. Les Aigles de Carthage, sous l'ère d'Alain Giresse, ont réussi à s'imposer comme une équipe solide, forte techniquement avec une défense en béton. Cependant, ils manquent cruellement d'un buteur, ce qui pourrait bien constituer un vrai handicap, surtout devant des équipes fortes en pointes, comme celle de l'Egypte, et son dieu du foot, Mohamed Salah. Avant de peut être se mesurer au pays hôte, la formation tunisienne devra se frotter au Mali, à la Mauritanie et à l'Angola. Atteindre le carré final, serait-il possible pour la Tunisie? Rendez-vous dans quelques jours pour le savoir!