Alors que la CAN-2019 débute vendredi 21 juin au Stade international du Caire, France 24 passe en revue les nations qui pourraient tirer leur épingle du jeu. Voici les favoris, les outsiders et les équipes à surveiller pour la 32e édition de la Coupe d'Afrique des nations. Les favoris Egypte Les Pharaons font figure d'éternels favoris de la CAN. Et pour cause : non seulement ils détiennent le record de participation à la phase finale de la compétition (22), mais ils sont également ceux qui ont le plus de fois soulevé son trophée (7 fois champions, dont trois d'affilée en 2006, 2008 et 2010). Les Egyptiens pourront compter sur leur attaquant vedette, Mohamed Salah, meilleur buteur ex æquo de Premier League et tout juste auréolé d'une Ligue des champions avec Liverpool. Après une Coupe du monde 2018 décevante, les Pharaons auront à cœur de prendre leur revanche dans leur compétition fétiche. Et le fait qu'ils évoluent à domicile, devant un public réputé fan de football, leur offre inévitablement un statut de favori en puissance. Sénégal Régulièrement cité parmi les favoris pour remporter le trophée, le Sénégal ne l'a jamais conquis. Première nation africaine au classement Fifa (24e), les Sénégalais ont survolé la campagne des qualifications avec un jeu ultra dominateur. Il faut dire qu'entre Kalidou Koulibaly, Keita Baldé, Idrissa Gana Gueye, Ismaïla Sarr, M'Baye Niang et surtout Sadio Mané, meilleur buteur ex æquo de Premier League, les Lions de la Teranga disposent d'un réservoir de joueurs de très haut niveau. Leur sélectionneur, Aliou Cissé, ancien capitaine emblématique de la « génération dorée » sénégalaise de 2002, tentera d'insuffler à ses hommes la dynamique nécessaire à la victoire finale. De là à briser la malédiction ? Maroc Younès Belhanda, Mehdi Benatia, Nordin Amrabat, Nabil Dirar, Hakim Ziyech, Achraf Hakimi… Le Maroc possède actuellement l'une des plus belles équipes de son histoire, ce qui en fait un favori sur les tablettes des bookmakers. Mais l'un de ses meilleurs atouts est peut-être son sélectionneur : Hervé Renard, véritable « sorcier blanc » de la Coupe d'Afrique des nations. Il est le premier entraîneur à avoir remporté la compétition avec deux pays différents : la Zambie, en 2012 et la Côte d'Ivoire, en 2015. Mais si le Maroc possède tous les éléments nécessaires à son succès, il devra toutefois d'abord s'extirper d'un « groupe de la mort » composé de la Côte d'Ivoire, de l'Afrique du Sud et de la Namibie, avant de pouvoir éventuellement prétendre à la victoire finale. Côte d'Ivoire Exit les Yaya Touré, Kolo Touré et autres Copa Barry… Quatre ans après leur dernier succès dans la compétition, les Eléphants se présentent avec un visage renouvelé et des stars montantes comme Serge Aurier, Eric Bailly, Wilfried Zaha ou encore le Lillois Nicolas Pépé – récent lauréat du prix Marc-Vivien Foé récompensant le joueur africain de l'année en L1. Une nouvelle génération qui a bien l'intention de tout écraser en Egypte. Les outsiders Algérie Les Fennecs doivent se faire pardonner auprès de leurs supporters. Après une élimination précoce dès le premier tour en 2017, les hommes de Djamel Belmadi auront à cœur de revenir au premier plan sur la scène continentale. Avec le Citizen Riyad Mahrez en fer de lance de l'attaque, l'Algérie pourrait créer la surprise et rafler le deuxième titre de son histoire. Mali Les Aigles prendront-ils leur envol ? Etonnant leader invaincu d'un groupe C des éliminatoires qui comptait pourtant le Gabon (éliminé), le Mali doit désormais confirmer. De là à passer un cap et remporter le premier titre de son histoire… « On ne va jamais jouer une compétition avec pour seule envie de faire de la figuration », prévient le sélectionneur Mohamed Magassouba. Sky is the limit. Ghana Et si c'était la bonne pour le Ghana… Systématiquement dans le dernier carré de la compétition depuis dix ans, les Black Stars ambitionnent d'enfin ramener la coupe à la maison. Sauf si les dissensions internes s'en mêlent. Son attaquant vedette Asamoah Gyan avait claqué la porte de la sélection, déçu de ne plus en être le capitaine incontesté. Le président du pays, Nana Akufo-Addo, l'a finalement fait changer d'avis et il devra partager le leadership avec les deux frères Ayew, André et Jordan. Tunisie Une fois encore, les Aigles de Carthage arrivent à la CAN dans un rôle d'outsider. Les Tunisiens sont connus pour leur régularité : ils n'ont pas raté une seule phase finale de la compétition depuis 1994 et ont même été couronnés à domicile en 2004. Wahbi Khazri, meilleur Tunisien du Mondial-2018 et auteur d'une excellente saison avec Saint-Etienne, sera l'un des joueurs clés de leur campagne continentale. Le sélectionneur, Alain Giresse, a d'ores et déjà annoncé son intention de rallier le dernier carré. Et plus si affinité ? Cameroun Il faut toujours se méfier du lion qui dort. Si le Cameroun semble moins brillant qu'à l'accoutumée, il n'en reste pas moins le tenant du titre et difficile de ne pas se rappeler qu'il faisait partie des seconds couteaux au coup d'envoi de la CAN-2017. En s'appuyant sur son duo de techniciens néerlandais Clarence Seedorf et Patrick Kluivert, ainsi que sur la puissance de son collectif emmené par Andre-Frank Zambo Anguissa (Fulham), Karl Toko-Ekambi (Villareal) et le capitaine Eric Maxim Choupo-Moting (PSG), les Lions indomptables tenteront de faire oublier le fiasco de décembre 2018, lorsque l'organisation du tournoi avait été retiré à leur pays. À surveiller Les Ecureuils sont de retour. Après neuf années de disette, le Bénin fait son retour en phase finale. La Guinée, pour sa part, croise les doigts pour que sa star, le milieu de Liverpool Nabi Keita, soit remis sur pied à temps pour tirer l'équipe vers le haut. Enfin il faudra compter avec les Léopards de la RD Congo, 5e pays africain au classement de la Fifa (51e) et toujours dangereux en Coupe d'Afrique. À noter que trois équipes disputeront la Coupe d'Afrique pour la première fois : le Burundi, qui s'est payé le luxe d'éliminer le Gabon d'Aubameyang, ainsi que Madagascar et la Mauritanie. Et il serait bien avisé de garder un œil sur les Mourabitounes [surnom donné aux joueurs de l'équipe de Mauritanie], qui ont terminé leaders ex æquo de leur poule d'éliminatoire, provoquant ainsi l'élimination du Burkina Faso, pourtant troisième de la dernière CAN.