Les mesures prises par le gouvernement dans son bras de fer contre les étudiants des facultés de médecine, de pharmacie et de dentaire, n'ont visiblement pas incité ces dernier à revoir leur position et suspendre la grève. Selon des sources estudiantines, ils boycotteront les examens de rattrapage après avoir boycotté les examens des sessions ordinaires du 10 juin dernier. Lors de sa réunion de jeudi dernier, le gouvernement a annoncé que les étudiants pourront passer les examens de printemps restants jusqu'au 25 juin, tout en soulignant que toutes les procédures légales en vigueur seront de mises en application. Or, il semblerait que la « menace » gouvernementale ne les a pas fait changer de position. Ils ont réagi ce vendredi en créant un « Hashtag » sur réseaux sociaux, signifiant que l' »atteinte aux droits de 18 000 étudiants » les concerne tous. Selon des informations collectées par Hespress auprès de membres de la Coordination nationale des étudiants de médecine au Maroc (CNEM), « les grévistes ne répondront pas à l'appel du gouvernement de passer le reste des examens, ni même à la session de rattrapage ». Les mêmes sources ont ajouté que les étudiants des facultés de médecine, de pharmacie et de dentaire « ont exprimé leur position sur les examens en votant contre leur passation à 90%, ce qui se reflète sur le terrain en boycottant 100% des examens, ce qui ne pourra être changé, à moins qu'il y ait un dialogue avec le ministère de tutelle ». Selon ces sources, la CNEM na demandé un premier dialogue, le 29 mai dernier mais le ministre de tutelle Saïd Amzazi a déclaré avoir reçu cette demande au cours de la conférence de presse qu'il a tenue avec le ministre de la Santé, Anas Doukkali, puis un deuxième cette semaine, « sans aucune réponse à ce jour ». « Les menaces du gouvernement ne nous toucheront pas, car nous tirons justement notre force de ces menaces », déclare un membre de la coordination. De son coté, Saïd Amzazi a estimé lors de la conférence de presse susmentionnée qu' »il y a une crise de confiance entre le gouvernement et les étudiants » « Nous ne pouvons pas faire confiance au ministère et tomber ainsi dans le même piège que par le passé », considère cette source qui rappelle un accord signé en 2015. « Le procès-verbal de l'accord prévoyait la tenue des concours au mois de novembre. Le ministère avait violé cet accord et a décidé de fixer les concours au mois d'octobre ». Le porte-parole ajoute que « cette violation de ce que nous avons convenu touche à la crédibilité du ministère et du gouvernement car depuis 2015, nous avons soumis huit demandes de dialogue, mais le ministère n'a pas répondu à celles-ci, ce qui nous oblige à exiger un véritable engagement du gouvernement à répondre à nos demandes avant de retourner aux études ».