La Palestine était toujours une terre totalement palestinienne. Mettant en doute la crédibilité du plan de paix concocté par le président américain Donald Trump et son conseiller-gendre Jared Kushner, le site électronique d'informations «World Observer online» vient de publier des images inédites prouvant qu'Israël tente par tous les moyens de dissimuler la réalité historique palestinienne. La Maison Blanche compte organiser à Manama (Bahreïn) une conférence les 25 et 26 juin sur les aspects économiques du plan, appelé «deal du siècle», dont Jared Kushner -gendre et conseiller du président Donald Trump- vient de faire la promotion lors d'une tournée régionale. Ce plan a été échafaudé essentiellement à travers des négociations bilatérales avec le gouvernement israélien, l'autorité palestinienne ayant refusé de prendre part aux discussions après le transfert, fin 2017, de l'ambassade US de Jaffa occupée (Tel Aviv) vers Al Qods occupée (Jérusalem). Les dirigeants palestiniens ont fait savoir qu'ils étaient opposés à toute tentative visant à promouvoir «une normalisation économique de l'occupation israélienne de la Palestine», selon les termes employés par Saëb Erakat, le secrétaire général du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), lors d'une longue interview accordée récemment au Times of Israel dans son bureau de Ramallah. «Cette conférence à Manama sera le plus grand revers et le plus grand embarras pour Kushner», a assuré Erekat, «parce que je sais qu'aucun Arabe ne sera [présent] sans dire: Etat palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale vivant côte à côte avec Israël aux frontières de 1967». Quatre Etats arabes -les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite, le Qatar et le pays hôte, Bahreïn- ont tous déclaré qu'ils participeront à la conférence. Les Etats-Unis ont déclaré mardi que la Jordanie, l'Egypte et le Maroc avaient également confirmé leur présence. Mettant en doute la crédibilité du plan de paix concocté par Trump et Kushner, le site électronique «World Observer online» vient de publier des images inédites prouvant qu'Israël tente par tous les moyens de dissimuler la réalité historique palestinienne. Ces images, très anciennes, confirment que la violente création d'Israël a exigé la destruction d'une nation entière. Une nation avec son histoire, sa langue, sa culture et sa mémoire collective. Il s'agit d'un message adressé à tous les Palestiniens selon lequel Washington est hostile au peuple palestinien et souhaite sa liquidation. Plus Israël s'emparait de terres palestiniennes par des moyens militaires, plus le nettoyage ethnique des Palestiniens progressait, plus les dirigeants israéliens ressentaient le besoin urgent d'effacer les Palestiniens des annales de l'histoire en tant que peuple ayant une identité, une culture et le droit à une nation, ajoute le journal. La réalité de la terrible occupation de la Palestine Israël doit donc anéantir jusqu'à l'existence du peuple palestinien pour ne pas développer de sentiment de culpabilité, de honte et de responsabilité juridique et morale pour la tragédie qu'il fait subir des millions de personnes dépossédées, conclut «World Observer online» . Cette réalité de la terrible occupation de la Palestine est également confirmée par le site d'informations français «Media part», qui souligne que le conflit israélo-palestinien n'est pas une guerre entre deux puissances comparables. Il s'agit en réalité d'une puissance coloniale, Israël, qui réprime des indigènes, les Palestiniens. On retrouve, en effet, toutes les caractéristiques du joug colonial avec la colonisation des territoires, le blocus, la disproportion des puissances militaires, la répression indifférenciée des résistances armées et des cibles civiles (femmes, enfants, journalistes, écoles, hôpitaux), affirme le journal. La disproportion en termes de puissance économique et médiatique est également patente et parachève l'asymétrie totale de ce conflit qui dure maintenant depuis plusieurs années avec la complicité ou l'indifférence à peine voilée de la communauté internationale Selon le journal «Investig'Action», le «deal du siècle», mis en avant par Trump et Israël, est une formule qui ne repose pas nécessairement sur la création d'un Etat palestinien comme condition préalable à la paix. En outre, les Etats-Unis prévoient de réduire la taille du territoire palestinien qui devrait théoriquement être géré par le peuple palestinien. Les Palestiniens ont toujours insisté pour libérer 100% de leur patrie, c'est-à-dire une Palestine historique dans laquelle ils étaient majoritaires depuis des siècles et dans laquelle les Juifs -en tant que petite minorité- étaient considérés comme faisant partie de la population autochtone locale. La position des Etats-Unis n'était jamais catégorique Mais les forces sionistes -à travers le terrorisme et les indulgences occidentales- ont persuadé les puissances occidentales que les droits des Palestiniens ne devraient jamais être reconnus sur cette Palestine de 1948 qui a été déclarée de force «Israël» cette année-là, explique la même source. Avec ce principe, les puissances occidentales ont œuvré pour convaincre les Palestiniens de limiter leurs aspirations nationales à maximum 45% du territoire (dans le plan de partition de l'ONU de 1947), puis à maximum 22% depuis 1967. Depuis la Conférence de Madrid en 1991 et les négociations directes entre les Etats-Unis et les représentants palestiniens (déguisés en non-OLP), on a dit aux Palestiniens qu'ils pouvaient avoir une patrie sur la plus grande partie -mais pas tout- de la Cisjordanie, de Gaza et de Jérusalem-Est. Mais la position des Etats-Unis n'était pas catégorique, car elle laissait toujours à Israël le soin de décider quelle proportion des 22% de la Palestine devait être contrôlée par les Palestiniens, et dans quelles conditions juridiques, écrit «Investig'Action». Le président Bill Clinton, dans les fameuses négociations de Camp David, souhaitait que les Palestiniens acceptent 91% des 22% de la Palestine, tandis que la souveraineté sur le «sanctuaire sacré» serait partagée entre Israéliens et Palestiniens, les Israéliens exerçant un contrôle sur la terre et ce qu'il y a dessous (les Palestiniens considèrent cela comme une menace pour les fondements mêmes d'Al-Aqsa). Camp David a échoué et Clinton a blâmé les Palestiniens alors qu'il avait promis à Yasser Arafat qu'il ne blâmerait pas les Palestiniens si les négociations ne portaient pas leurs fruits. Les Etats-Unis et Israël ont renié leurs promesses de reconnaissance d'un Etat palestinien Ce qui sortira du «deal du siècle» est encore moindre que ce que les Palestiniens se sont vus proposer auparavant, et qu'ils ont rejeté. «Investig'Action» prévint qu'on promettra probablement aux Palestiniens Gaza et la zone A (en vertu de l'accord d'Oslo, qui couvre essentiellement des zones que les Palestiniens contrôlent seulement en théorie). Et Jérusalem-Est fera partie d'une capitale unie pour Israël, tandis que les Palestiniens seront autorisés à nommer les régions situées à l'extérieur de Jérusalem comme leur propre «Jérusalem-Est». Les Israéliens continueront, bien entendu, de maintenir le contrôle des forces aériennes, terrestres et maritimes sur toutes les zones palestiniennes, et l'armée d'occupation israélienne continuera de décider qui peut ou non quitter les zones palestiniennes. Les colonies israéliennes ne seront affectées par aucun des termes de «l'accord». La souveraineté sur ces petites zones palestiniennes ne sera prise en compte, alors que les Etats-Unis et Israël ont récemment renié leurs promesses précédentes de reconnaissance d'un Etat palestinien. Au lieu de cela, le plan reprendra ce que l'Israélien Menachem Begin a appelé «autonomie» dans le cadre des négociations de Camp David. C'est-à-dire les Palestiniens exerceront une gestion municipale limitée de leurs zones (collecte des ordures, service postal, égouts, etc.). Au fait, le «deal du siècle» rappelle que la déclaration tristement célèbre de l'ancien Premier ministre israélien, Golda Meir ,selon laquelle les Palestiniens «n'existaient pas» et que «il n'y a pas de peuple palestinien», était bien plus qu'un simple commentaire raciste.