Le gendre et conseiller principal du président américain Donald Trump, chargé du «Plan de paix israélo-palestinien», s'est rendu hier à Rabat. Jared Kushner devra ensuite visiter la Jordanie avant de se rendre à Jérusalem. La visite est perçue négativement par les anti-normalisation, qui rejettent la proposition de Washington et comptent manifester ce vendredi. Jared Kushner, chargé du «Plan de paix israélo-palestinien» auprès de Donald Trump a été reçu, mardi à Rabat, par le roi Mohammed VI et le prince Moulay El Hassan. Le conseiller principal du président américain devra ensuite se diriger vers Amman et Jérusalem. Au Maroc, le gendre de Trump s'est entretenu avec le souverain autour du renforcement des partenariats entre le Maroc et les Etats-Unis. Ils ont également abordé l'évolution de la situation régionale, notamment l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Aborder le sujet dans le contexte de la visite officielle de Kushner est justement ce qui a provoqué l'ire de plusieurs associations opposées à la normalisation avec Israël et au traitement américain du maintien de la paix en Palestine. Ainsi, trois organisations appellent à un sit-in le 31 mai prochain devant le Parlement à Rabat à partir de 22h, sous le thème «Le peuple marocain contre le "Deal du siècle", avec le choix de la résistance et contre la normalisation». En effet, le Groupe d'action nationale de soutien à la Palestine, l'Association marocaine de soutien à la lutte palestinienne (AMSPL) et l'Instance marocaine pour le soutien des affaires de la Oumma, affiliée à Al Adl Wal Ihsane, considèrent que la présence du responsable américain dans le pays vise surtout à faire accepter le «Deal du siècle» aux Etats arabes. «Jared Kushner n'est pas le bienvenu» Khalid Sefiani, membre du secrétariat du Groupe d'action nationale de soutien à la Palestine, affirme à Yabiladi que «Jared Kushner n'est pas le bienvenu au Maroc». «Le peuple marocain refuse de le recevoir et le considère comme un partenaire de l'entité sioniste dans ses crimes contre le peuple palestinien et nos lieux saints en tant que musulmans», souligne-t-il. L'avocat explique d'ailleurs que l'appel au rassemblement du 31 mai exprime une «opposition au "Deal du siècle" et à la conférence internationale que les Etats-Unis et l'entité israélienne organisent à Manama, la capitale bahreïnienne». Ainsi, Me Sefiani indique que ce sit-in «sera un appel au gouvernement marocain pour boycotter ce sommet et refuser ce plan, tout en conseillant aux autres Etats arabes de ne pas prendre part à la rencontre». De son côté, le président de l'AMSPL, Mohamed Benjelloun Al Andaloussi explique à Yabiladi que la tenue de ce rassemblement «exprime le fait que l'ensemble des acteurs politiques marocains, des syndicats et de la société civile ne se réjouissent pas de cette visite». Le conseiller principal de Donald Trump au Maroc pour aborder le «Deal du siècle» Pour Benjelloun Al Andaloussi, cette dernière «vise principalement à convaincre les autorités marocaines d'assister à la soi-disant conférence économique à Bahreïn». Le militant istiqlalien considère ainsi que «c'est une insulte aux Etats arabes, aux musulmans et à l'ensemble des résolutions de l'ONU sur la question palestinienne». «On a imposé l'exode aux Palestiniens en 1948 comme une solution de paix et on veut aujourd'hui leur faire accepter une nouvelle initiative qui fera imploser la nation palestinienne.» Mohamed Benjelloun Al Andaloussi, président de l'AMSPL Le Maroc doit trancher sur sa présence à Manama Mohamed Benjelloun Al Andaloussi souligne qu'«une position officielle du Maroc s'impose», indiquant que «les manœuvres téméraires de Donald Trump doivent être affrontées par des positions fermes». «Il faut être conscient de l'impossibilité de manipuler une cause pour laquelle des milliers de martyrs sont tombés et des milliers de personnes ont été emprisonnées», soutient-il. Abdessamad Fathi, président de l'Instance marocaine pour le soutien des affaires de la Oumma, déclare également à Yabiladi que «ce sit-in s'oppose à la présence du parrain de la Maison blanche, qui milite pour un accord visant à éliminer la Palestine» en «comptant sur une surenchère hostile à la cause palestinienne». Pour lui, il existe en effet «un complot» entre les régimes arabes et «les forces hégémoniques» conte cette cause, même que «la conférence prévue à Bahreïn doit être condamnée car s'inscrivant dans le cadre des préparatifs au "Deal du siècle'». Dans ce sens, l'association islamiste appelle le Maroc à «ne pas participer à ces hostilités menées contre le peuple palestinien, à rester fidèle à sa cause et à ne pas être embarqué par l'administration américaine, ses alliés et les sionistes».