Le secteur de l'enseignement est en ébullition. Après les enseignants contractuels et ceux de la cellule 9, c'est au tour des enseignants « victimes du décret 2.18.294 » d'entamer une grève de la faim de 48h accompagnée d'un sit-in devant la direction des ressources humaines du ministère de l'Education nationale à Rabat, pour les journées du lundi 10 et mardi 11 juin. Alors que les examens sont en cours, ces enseignants réclament à leur ministère de tutelle la résolution de l'ensemble de leurs cas. La coordination nationale des victimes du décret 2.18.294, modifiant et complétant le décret n02-02-854 hija 1423 (10 février 2003) portant statut des personnels du ministère de l'Education nationale, composé des cinq syndicats de l'enseignement les plus représentatifs (FNE-UMT-FDT-UGTM-CDT), ont souligné qu'après le sit-in « réussi » du 30 et 31 mai derniers, les cinq syndicats ont pu s'entretenir avec le directeur adjoint des ressources humaines relevant du ministère de l'Education nationale, qui a « reconnu la légitimité de leur dossier revendicatif soulignant qu'une réponse devait être donnée aux enseignants le 3 ou le 4 juin, ce qui a donné lieu à la suspension du programme de protestation des enseignants». Toutefois, aucune réponse n'a été faite à ce sujet, souligne la coordination nationale des victimes du décret 2.18.294. En effet, dans une déclaration à Hespress Fr, Anass Asraoui membre de la coordination a expliqué que ce mouvement de colère intervient suite au « manque d'engagement de la part du ministère de tutelle pour répondre aux doléances de cette catégorie d'enseignants, qui souffre juste parce qu'elle avait l'ambition de s'améliorer et se dépasser en passant le concours de qualification pour monter en échelle et devenir cadre administratif, mais au final elle retrouve son ancienneté piétinée alors que ces enseignants passaient l'examen de qualification, les excluant ainsi systématiquement des listes des candidats retenus, vu qu'ils ont passé l'examen suite à une convocation officielle ». Anass Asraoui souligne à Hespress Fr, que « ce type de manœuvre entrepris par le ministère de l'Education nationale qui a procrastiné le dialogue, remet en cause la crédibilité de ce concours ». Il a de même énuméré les inconvénients du décret 2.18.294, à savoir le « vol des années d'ancienneté ce qui a entraîné dans une certaine mesure un manque de diplômés au lieu de leur offrir une promotion ». Dans ce sens, la coordination nationale des victimes du décret 2.18.294 exige de son ministère de tutelle d'émettre la liste de rattrapage avec les noms de tous les diplômés de la filière Administration relevant du ministère de l'Education nationale, qui ont passé les examens de qualification professionnelle 2018, suite aux convocations officielles qu'ils ont reçues. Ils appellent également le département de Said Amzazi à offrir « une promotion exceptionnelle pour tous les diplômés du deuxième au premier grade, qui ont soumis leur candidature avant la publication du décret en raison de l'absence de contrat préalable sur les résultats du cours et conformément à la règle de non-rétroactivité des lois ». Les enseignants du lycée relevant de la coordination nationale des victimes du décret 2.18.294 ont montré un grand sens de responsabilité, soulignant que malgré leur bras de fer avec leur ministère de tutelle, ils ont été dispensés de ce sit-in pour assurer la surveillance des examens régional et national des 1ère et 2ème années du baccalauréat, en portant comme signe de protestation des brassards rouges. Cette action intervient, poursuit la coordination, dans le but de « préserver le succès des examens du baccalauréat et le respect de l'esprit de responsabilité professionnelle et éthique des cadres de l'éducation ».