Non ! Les enseignants stagiaires n'ont pas lâché l'affaire. Sous l'égide de leur coordination, les enseignants stagiaires ayant été recalés au concours de recrutement des enseignants titulaires du diplôme de qualification professionnelle en 2016, continuent de crier au complot, et insistent pour leur titularisation. Ils prévoient ainsi un sit-in devant le Parlement le dimanche 19 janvier, pour rappeler au gouvernement leurs doléances. Malgré le fait que l'affaire remonte à plus de 4 ans déjà, la coordination nationale des enseignants stagiaires a tenu une conférence de presse lundi 13 janvier au siège de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) à Rabat, où ses membres ont à nouveau accusé leur tutelle de les avoir « implicitement recalés au concours d'accès aux postes d'enseignants», en raison de leur «militantisme», contrairement à leurs confrères. Photo : Mounir Mehimdate En effet, parmi les 9.279 enseignants stagiaires qui ont passé ledit concours pour intégrer la fonction publique au sein du ministère de l'Education nationale, quelque 150 ont redoublé et estiment que cela relève d'une décision « arbitraire et purement politique à leur encontre », pointant du doigt le département de Said Amzazi, mais aussi le ministère de l'Intérieur quant aux « infractions et crimes » comvmis à leur encontre. La coordination s'est également interrogée lors de ce point de presse sur les raisons derrière le refus du ministère de l'Education nationale de publier les notes qu'ils ont obtenues lors du concours d'admission, qui date de décembre 2016, soulignant que «les notes obtenues ne pouvaient en aucun cas aboutir à leur échec, et que la tutelle s'est contentée des rapports du ministère de l'Intérieur sur leurs activités, notamment leur participation aux manifestations». D'ailleurs, les membres de la coordination des enseignants stagiaires ont indiqué que les inspecteurs qui étaient membre des commissions du concours ont « témoigné de leur succès, et reconnu qu'ils avaient excellé dans le concours d'admission » et ont même « majoré au niveau de leurs académies régionales ». Accord de 2016 Cette catégorie d'enseignants recalés a pareillement mis le gouvernement et l'Etat devant leurs responsabilités, rappelant ainsi l'accord signé le 13 avril 2016 avec l'ex-wali de Rabat, Abdelouafi Laftit, qui n'a jamais été mis en œuvre. Photo : Mounir Mehimdate En effet, le ministre de l'Intérieur avait signé en avril 2016 un PV qui prévoit de réexaminer les dossiers des enseignants qui n'ont pas réussi à passer le concours de recrutement et de qualification, et de revenir à la table du dialogue avec eux. Cependant, ces 150 enseignants stagiaires se retrouvent toujours, 4 ans après, devant la triste réalité du chômage puisqu'ils assurent n'avoir pas pu réintégrer le système scolaire, ni privé, ni public. Outre leur échec dans le concours d'admission à la fonction publique, qu'ils qualifient de « manœuvre politique », les enseignants stagiaires avaient bien avant, en 2015, exprimé leur colère et leur refus de la promulgation de deux décrets par le ministère de l'Education nationale. Le premier décret consistait à instaurer un concours d'accès aux postes d'enseignants dans la fonction publique, chose qu'ils avaient catégoriquement refusée, puisqu'ils estiment que le concours oral et écrit qu'ils ont passé pour l'accès aux centres de formation était largement suffisant. Concernant le deuxième décret, il consistait à réduire de moitié la bourse des enseignants stagiaires, passée de 2.454 à 1.200 dirhams. Une réduction « injustifiée » et fermement rejetée par les enseignants stagiaires. Photo : Mounir Mehimdate Le ministère campe sur sa position Jointe par Hespress Fr à ce sujet, une source bien informée au sein du ministère de l'Education nationale nous a indiqué que « le dossier des enseignants stagiaires, est +une affaire close+ pour le ministère de l'Education nationale ». « Le ministère avait donné sa réponse par rapport à ce dossier en 2016. Il est clos depuis longtemps », a déclaré notre source, soulignant que « la partie qui décide de la réussite ou de l'échec des enseignants stagiaires n'est en aucun cas le ministère de l'Education, mais les conseils de classes et les enseignants examinateurs», conclut notre source. Rappelons qu'en 2017, après la vague de protestation des enseignants stagiaires, le ministère de l'Education nationale avait indiqué que sur la base de 9.279 candidats, 9.129 ont été admis au concours de recrutement des enseignants titulaires du diplôme de qualification professionnelle, session de décembre 2016, avec un taux de réussite de 98.38%. Le ministère, qui avait exprimé son « étonnement » face à ce mouvement, avait également fait savoir que la correction des épreuves a été supervisée par des commissions indépendantes selon des normes pédagogiques et professionnelles objectives reposant sur les principes de méritocratie et de compétence.