La Secrétaire d'Etat chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi a indiqué, mercredi à Rabat, que son département a décidé d'actualiser l'étude nationale sur la biodiversité et d'établir une évaluation nationale des écosystèmes du Royaume, en prélude à l'élaboration d'une stratégie post-2020. S'exprimant lors d'une rencontre organisée à l'occasion de la journée internationale de la biodiversité, Mme El Ouafi a fait savoir que cette mesure vise à préparer la stratégie post-2020 sur une base solide et actualisée et ce, « en partenariat avec toutes les parties prenantes et avec l'appui de nos partenaires de la coopération internationale ». Elle a rappelé, dans ce sens, que le Maroc a élaboré et mis en œuvre une stratégie nationale et un plan d'action sur la biodiversité à l'horizon de 2020. Afin d'atteindre cet objectif, un accord de partenariat avec l'Institut scientifique de l'université de Mohammed V sera conclu, afin d'accompagner le secrétariat dans l'actualisation de l'étude nationale sur la biodiversité et dans d'autres domaines ayant trait au développement durable, a-t-elle fait savoir. Par ailleurs, elle a souligné que le Maroc a jeté les bases d'un développement durable à travers de nombreuses réformes politique, institutionnelle, juridique, sociale et économique, notant que ce processus a été renforcé par l'adoption de la Stratégie nationale du développement durable (2015-2030). Ces bases ont abouti à un ferme engagement de construire un projet commun pour tous les acteurs, afin de soutenir les efforts de développement durable, a-t-elle précisé, ajoutant que cette stratégie vise, également, à « clarifier et à harmoniser les engagements internationaux de notre pays et des politiques nationales, horizontales et sectorielles ». La stratégie vise à relever les enjeux de la promotion de la gouvernance du développement, à assurer une transition progressive vers une économie verte, et à améliorer la gestion et la valorisation des ressources naturelles, de la biodiversité, de la lutte contre le changement climatique, de la gestion des terres fragiles, de la réduction des disparités sociales et spatiales et de la promotion d'une culture de développement durable, a-t-elle rappelé. La lutte contre la déforestation De son côté, le Haut-commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, Abdeladim El Hafi a souligné la nécessité de préserver la biodiversité, qui se veut un catalyseur essentiel pour la transformation des systèmes alimentaires et l'amélioration de la santé humaine. Les derniers chiffres disponibles indiquent que le rythme de perte de la biodiversité s'accentue, ce qui a un impact direct sur les services fournis par les écosystèmes, a-t-il dit. Le Royaume a enregistré des avancées en matière de préservation de la biodiversité, à travers notamment la lutte contre la déforestation et la conservation de certaines espèces comme les antilopes sahariennes, a-t-il fait savoir, notant que le Royaume est parmi 25 pays dans le monde qui ont su renverser la tendance de régression de la déforestation. Le président de l'Université Mohammed V de Rabat, Mohamed Rhachi a, pour sa part, mis en exergue l'importance de préserver la biodiversité, qui représente un enjeu sociétal majeur, à travers l'intégration d'une dimension scientifique élargie, afin de faire face aux enjeux cruciaux tels que la sécurité alimentaire, la durabilité du développement ou encore l'adaptation aux changements climatique. La biodiversité constitue une source de richesse pour les pays, a-t-il dit, mettant en avant l'impératif de préserver et de gérer de manière durable cette richesse. Il a également passé en revue les efforts de l'institut scientifique, relevant de l'université Mohammed V, en matière de préservation de la biodiversité, à travers la valorisation des connaissances et la contribution à apporter des réponses en la matière. Cette rencontre a été couronnée par la signature d'une convention entre le secrétariat d'Etat chargé du développement durable et l'Institut scientifique de l'université Mohammed V, dans le but d'accompagner le secrétariat dans l'actualisation de l'étude nationale sur la biodiversité et dans d'autres domaines ayant trait au développement durable. Ont pris part à cette rencontre les représentantes résidentes de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture et du Programme des Nations Unies pour le développement, ainsi que des experts dans le domaine. Le thème retenu par les Nations Unies pour cette année « Notre biodiversité, notre nourriture, notre santé », vise à mettre l'accent sur l'importance de la biodiversité en tant que fondement de l'alimentation et de la santé et en tant qu'élément important dans l'équilibre du système alimentaire et dans l'amélioration de la santé humaine.