A l'occasion de la Journée internationale de la diversité biologique, célébrée le 22 mai de chaque année, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a appelé à mettre fin aux pratiques néfastes pour l'environnement, en diversifiant nos systèmes alimentaires et en promouvant des modes de production et de consommation plus durables. Dans un message adressé au monde entier, Guterres à souligné: « Qu'il s'agisse des espèces ou des écosystèmes, la diversité biologique est indispensable à la santé et au bien-être de l'espèce humaine. Pour assurer la qualité de l'eau que nous buvons, de la nourriture que nous mangeons et de l'air que nous respirons, nous devons maintenir la nature en bonne santé. Nous avons besoin d'écosystèmes sains pour atteindre les objectifs de développement durable et faire face aux changements climatiques ; en effet, s'ils sont en bonne santé, les écosystèmes peuvent compenser à hauteur de 37 % la hausse de la température mondiale ». Et d'ajouter: « Pourtant, les écosystèmes de la planète font face à des menaces sans précédent. Il ressort d'un nouveau rapport alarmant et faisant autorité de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques que la nature décline à un rythme sans précédent dans toute l'histoire de l'humanité. Depuis 1990, la déforestation a entraîné la perte de plus de 290 millions d'hectares de forêts qui contribuaient à absorber les émissions nocives de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Un million d'espèces végétales et animales sont menacées d'extinction et plus de 90 % des stocks de poissons marins sont en baisse ou sont surexploités ». Le secrétaire général de l'ONU a fait remarquer que les conséquences pour les populations du monde entier seront graves. Les tendances négatives actuelles en ce qui concerne la biodiversité et les écosystèmes devraient compromettre la réalisation de 80 % des cibles des objectifs de développement durable. Nous ne pouvons tout simplement pas laisser cela se produire. Guterres a également affirmé que le système alimentaire mondial actuel est de plus en plus détraqué. Des milliards de personnes n'ont pas accès à une alimentation adéquate. Environ un tiers de ce qui est produit est perdu ou gaspillé. La façon dont nous cultivons, transformons, transportons, consommons et gaspillons les produits alimentaires est la cause principale de la perte de diversité biologique et contribue aux changements climatiques. Pour mieux résister aux changements climatiques Dans ce sens, il a lancé un appel: « Nous devons agir rapidement, si nous voulons inverser ces tendances et promouvoir des changements en profondeur. Des solutions existent. En mettant fin aux pratiques néfastes pour l'environnement, en diversifiant nos systèmes alimentaires et en promouvant des modes de production et de consommation plus durables, nous pouvons améliorer la santé mondiale, accroître la sécurité alimentaire et mieux résister aux changements climatiques ». Le SG des Nations unies a conclu en soulignant qu'en cette Journée internationale de la diversité biologique, « j'exhorte tous les acteurs -gouvernements, entreprises et société civile- à agir pour notre planète, la seule dont nous disposions, et à prendre de toute urgence des mesures de protection et de gestion durables pour préserver la vie dans toute sa richesse et sa fragilité ». A signaler que le thème retenu par les Nations Unies pour cette année « Notre biodiversité, notre nourriture, notre santé », vise à mettre l'accent sur l'importance de la biodiversité en tant que fondement de notre alimentation, notre santé, et en tant qu'élément important dans l'équilibre du système alimentaire et dans l'amélioration de la santé humaine. Ce thème coïncide avec la publication d'un rapport établi par des experts des Nations Unies et présenté à la 7ème session de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique à Paris, qui fait ressortir des indicateurs inquiétants voire alarmants sur la biodiversité et les services écosystémiques. Ledit rapport révèle qu'au cours des 100 dernières années, plus de 90% des variétés de cultures ont disparu des champs des agriculteurs et la moitié des races de nombreux animaux domestiques a été perdue. Des systèmes de production alimentaire variés au niveau local sont menacés, notamment des connaissances des populations locales, ce qui engendrera des maladies ou des risques sanitaires, tels que le diabète, l'obésité et la malnutrition, et a aussi un impact direct sur la disponibilité des médicaments traditionnels. 1.700 espèces végétales sont menacées d'extinction Au Maroc, l'enquête nationale sur la biodiversité a montré que notre pays possède une riche diversité de composantes de la biodiversité, aussi bien au niveau végétal, qu'au niveau des écosystèmes. L'étude a conclu que 600 espèces animales et 1.700 espèces végétales sont menacées d'extinction, sachant que le secrétariat d'Etat chargé du développement durable va lancer au cours de cette année l'élaboration de la stratégie nationale pour la diversité biologique post 2020 après actualisation de l'étude sus-mentionnée. Il est à noter que le Maroc a reçu le troisième prix du meilleur mécanisme national d'échange d'informations sur la biodiversité lors d'une cérémonie tenue en marge de la 14ème session de la Conférence des Parties (COP 14) en Egypte en novembre 2018. Le Royaume du Maroc a adhéré à l'effort mondial pour la conservation de la biodiversité, en signant la Convention de la Diversité Biologique en 1992 et en l'adoptant en 1995. Il est engagé également à mettre en œuvre le Plan stratégique pour la diversité biologique pour la période 2011-2020 y compris les Objectifs d'Aichi pour la biodiversité, et dont la vision est : « d'ici à 2050, la diversité biologique est valorisée, conservée, restaurée et utilisée avec sagesse, en assurant le maintien des services fournis par les écosystèmes, en maintenant la planète en bonne santé et en procurant des avantages essentiels à tous les peuples ».