Seulement 17 % de la population féminine adulte disposait d'un compte bancaire, en 2017, contre 41 % du côté de la gent masculine. C'est ce qui ressort de l'enquête Findex de la Banque Mondiale (BM) pour ladite année, une situation à laquelle le Conseil National d'Inclusion financière (CNIF) tente de répondre. Faciliter l'accès aux services financiers pour les différentes tranches de la société est la mission du CNIF, dont la première réunion a eu lieu au début du mois d'avril courant. L'objectif du conseil est de réduire les disparités sociales et économiques, notamment en proposant des solutions pensées pour la population exclue, à savoir les femmes, les jeunes, les régions recluses du royaume, ainsi que les TPE. Cela dit, le rapport de la BM, au titre de l'année 2017, indique que les disparités entre les deux sexes dans les économies en développement s'établissent à 9 points de pourcentage. De façon générale, le pourcentage des hommes disposant de comptes bancaires, en 2017, était de 67 %, contre 59 % du côté des femmes. Dans le cas du Maroc, la différence se fait réellement ressentir, dans la mesure où 17 % des femmes adultes avaient accès à un compte bancaire, contre 41 % du côté des hommes. Cette situation à de nombreuses implications, notamment l'indépendance financière des femmes au sein de la société, mais surtout, elle leur impose des restrictions pour l'accès au financement de projets créateurs de valeur ajoutée. Si les femmes qui travaillent disposent, plus ou moins, de la même situation financière que les hommes, la réelle différence se fait ressentir au niveau des travailleurs indépendants et les sans-emplois. C'est dans ce sens que le CNIF, qui n'est présidé par nul autre que le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, intervient sur 4 niveaux, notamment l'accélération du développement de modèles alternatifs adaptés aux spécificités de la population exclue notamment les femmes, les jeunes, les ruraux et la très petite entreprise, le renforcement du rôle du modèle « classique » dans la promotion de l'inclusion financière, le renforcement des outils permettant de mieux appréhender le risque des populations exclues et la création des conditions d'un plus grand usage des produits financiers Toutefois, il semble que les efforts déployés par le royaume, au niveau de l'inclusion financière des catégories sensibles, portent leurs fruits. Selon les données du rapport « Les Femmes, l'Entreprise et le Droit 2019 : Une décennie de réformes » de la BM, le Maroc figure à la première place des pays, de la région du Maghreb, qui agissent le plus pour la réduction des disparités dans ce sens. Cela est d'ailleurs le fruit d'une étroite collaboration entre le ministère de l'Economie et des Finances et de la Banque Centrale, qui se traduit par la Stratégie Nationale d'Inclusion Financière, citée plus haut. Par ailleurs, afin de réduire ces disparités, BAM agit à son niveau sur 3 axes, à savoir la mise en place d'un plan d'éducation financière adapté aux différents profils féminins de la société, la proposition de services financiers qui répondent aux besoins des femmes, ainsi qu'un meilleur suivi de l'écart entre les genres à travers des processus de suivi et d'évaluation plus développés.