Le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Lafitit, les quatre centrales syndicales les plus représentatives (UMT, UGTM, CDT et FDT) et le patronat représenté par la CGEM ont signé un projet d'accord sur l'augmentation des salaires. C'est maintenant au tour des centrales de se concerter avec leurs confédérations sectorielles afin d'émettre les commentaires qu'ils jugeront pertinents, avant de signer un accord consensuel. Une source proche du secrétaire général de l'UMT a déclaré à Hespress FR que le Projet d'accord sur l'augmentation des salaires « contient plusieurs mesures revendiquées par les syndicats depuis l'ouverture du dialogue social en septembre 2018 ». Il souligne que « toutes les centrales feront leurs commentaires en consultant leurs organes de décision avant d'accepter de signer ». « Il y a nécessité de passer à la signature avant la fin de cette semaine prochaine », ajoute-t-il. S'agissant du volet salarial où le gouvernement a proposé une augmentation graduelle dans une intervalle de trois ans, notre interlocuteur précise que « les syndicats ont pris en considération l'offre consistant à augmenter le SMIG, et pouvoir ainsi impliquer le secteur privé dans les discussions initialement axées sur les fonctionnaires du secteur public ». Le syndicaliste déplore néanmoins « le désaccord profond en matière de libertés syndicales ». Il explique en ce sens que la loi fixant les conditions et les modalités d'exercice du droit de grève promulguée sous le gouvernement Benkirane « devrait être révisée car son caractère rigide fait peser le risque de licenciement sur les travailleurs souhaitant exercer un droit constitutionnel ». Au-delà des revalorisations salariales, il indique que l'UMT « souhaite que le dialogue social se consacre à la question des libertés syndicales ». De son coté, la CDT a confirmé via un communiqué de son secrétaire général qu' »après le consensus trouvé sur l'amélioration des revenus, il avait été convenu de poursuivre le dialogue sur les questions en suspens dans la perspective de parvenir à un accord social tripartite (gouvernement, patronat, syndicats, NDLR) avant le début du mois de mai prochain ». Sans se montrer affirmative, il ressort ressort clairement dudit document que la CDT a accepté l'offre gouvernementale formulée par le ministre de l'Intérieur jeudi dernier. Il convient de noter qu'Abdelouafi Laftit a proposé aux centrales syndicales une augmentation salariale de l'ordre de 500 DH pour les fonctionnaires évoluant au-dessous de l'échelle 10, et d'une augmentation de 400 dirhams à partir de cette échelle. L'augmentation proposée est programmée sur trois tranches, qui seront versées sur un an et demi. Une première tranche prévue à partir de ce mois de mai, une deuxième en janvier 2020 et une troisième en janvier 2021. L'offre du gouvernement comprend également une augmentation des allocations familiales pouvant aller jusqu'à 100 DH pour chacun des trois premiers enfants. Du côté du secteur privé, le gouvernement et la CGEM se sont engagés sur une augmentation de 10% du SMIG dans les secteurs industriel, commercial et des services et dans le secteur agricole. Cette augmentation est également proposée en deux tranches.