Le journal Le Monde met en avant dans son édition de mardi, des accusation de manipulation pour le compte du tournoi de boxe olympique des JO 2016 à Rio de Janeiro. La publication française s'est appuyée sur des e-mails, des conversations téléphoniques, ainsi que sur des rapports d'une commission d'enquête. Après le Football Leaks, c'est le moment pour le noble art. Les soupçons en question visent tout particulièrement la France. Avec en premier lieu dans le viseur des enquêteurs, Karim Bouzidi, ex-directeur exécutif français de la Fédération internationale de boxe (AIBA), limogé trois jours avant le terme de cette compétition, qui avait vu l'équipe de France rafler six médailles, dont deux en or. L'investigation menée par Le Monde et le journal bulgare Bulgaria Today, montre que Bouzidi serait suspecté d'influencer les juges cinq étoiles du tournoi pour favoriser certains pays, et la France figure dans cette liste . Des soupçons qui auraient incité l'AIBA à non seulement licencier Bouzidi, mais également à écarter la totalité des juges et arbitres du tournoi, suite à des «décisions controversées» et à ouvrir immédiatement une enquête. Selon Le Monde, la razzia bleue des boxeurs français aux JO 2016 devrait beaucoup à l'influence du directeur exécutif de l'époque, Karim Bouzidi, ce que le clan tricolore réfute https://t.co/BkWXolKFJ9 pic.twitter.com/lEjVevoCtS — L'EQUIPE (@lequipe) March 26, 2019 Le quotidien a révélé des e-mails du président de la Fédération internationale, Wu Ching-Kuo, faisant état de la probabilité que le «directeur exécutif Bouzidi en collaboration avec la directrice des sports Kristin Brynildsen a influencé les décisions des juges-arbitres cinq étoiles dans certains combats en favorisant certaines Fédérations». Dans un autre courriel, le même Wu Ching-Kuo aurait pointé du doigt, de la même façon, les combats concernant la France et l'Ouzbékistan. Dans ce sens, le rapport de la commission d'enquête auquel démontrerait que Karim Bouzidi avait tout loisir de désigner les arbitres qu'il voulait et qu'il en aurait profité, toujours selon le rapport, pour «changer des juges et arbitres sur certains combats». La présence de la boxe aux JO 2020 en suspens Ces révélations interviennent alors que l'AIBA traverse une grave crise de notoriété. Le controversé homme d'affaires ouzbek, Gafur Rakhimov, a ainsi annoncé sa démission de la présidence de la Fédération internationale, alors qu'une enquête du Comité international olympique est en cours, concernant la gestion de l'instance. Dans l'attente des conclusions de l'enquête, le CIO avait décidé de geler l'organisation du tournoi de boxe aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020. Sa Commission exécutive doit aborder la question, de mardi à jeudi à Lausanne. La boxe a toujours été présente au programme des JO depuis 1904.