Les Algériens campent sur leur position. Chaque vendredi sera l'occasion de militer et manifester contre le pouvoir jusqu'à ce qu'il s'incline. Pour le 5ème vendredi d'affilée, les Algériens ont réclamé le départ du président Abdelaziz Bouteflika et de tout le système. Retour sur les manifestations du vendredi 22 mars. La pluie n'aura pas découragé les Algériens d'investir les rues. Partout, dans toutes les Wilayas et villes du pays, les manifestants ont fait entendre leur voix en réclamant le départ du pouvoir précisant que c'est le peuple qui aura le dernier mot. « Non à la tutelle française, non à l'immixtion, non à l'intervention américaine. Le peuple est souverain », ont écrit des manifestants sur certaines de leur banderoles, en référence à la tournée européenne de l'émissaire algérien Ramtane Lamamra. A Alger, les manifestants ont fait l'aller-retour entre la Grande Poste et la Place du 1er mai sans vouloir accéder au Palais de la Mouradia, où les forces de l'ordre ont reçu des ordres clairs pour réprimer les manifestants par la force. « Vous avez pillé le pays », « FLN dégage », « Bouteflika dégage » ont été entendu par les milliers d'Algériens dans la rues. ida arada chaab…#algerie pic.twitter.com/8KvTEgW9ef — Digitalworld (@lastmohicandz) March 22, 2019 Les manifestants ont préféré danser, célébrer les anniversaires de certains d'entre-eux dans la rue plutôt que de rentrer dans le jeu de la colère, surtout que des rumeurs sur des récupérations islamistes ont été diffusées. Les Algériens ont donc répondu par la danse pour détruire toutes ces idées. #Algerie inutile de dire que la mobilisation ne désemplit pas en ce 4ème Vendredi, mais que les algériens répondent aussi à ceux qui agitent le these de la récupération islamise du mouvement, avec de la musique pour accompagner la pluie #تحيا_الجزائر #الجزائر ##Algeria pic.twitter.com/XryW2LBT55 — Algerium pegasus (@RafYassine) March 22, 2019 Toujours dans un esprit bon enfant, les manifestants se sont démarqués par leur humour et leur civisme. Les conducteurs ont fermé certaines rues pour empêcher toute circulation, tandis que d'autres nettoyaient derrière les manifestants. « A Marine Le Pen, Madame, quand ça vient de si bas, le peuple tire la chasse », a écrit une jeune manifestante sur une pancarte flanquée d'un émoticône rieur. Deux petits enfants, quant à eux, ont porté des pancartes disant que leur père les a envoyés manifester à sa place parce qu'il avait du boulot. #22mars2019 #Algérie #pacifique#الحراك_الشعبي #سلمية_سلمية pic.twitter.com/wyw7yy7cHT — Selma Ben (@SelmaBen_16) March 22, 2019 Pour immortaliser l'instant ,on manifeste et on fête aussi l'anniversaire dans la joie et la bonne humeur ! ??? #Algerie pic.twitter.com/1ermOtehNu — Nado (@Nadodaily) March 22, 2019 Je reçois encore une photo Avec un "Mot de Passe" pour se connecter au Peuple ??? #حراك_22_مارس #Algerie ? pic.twitter.com/ACmwQJ4lr9 — Houda Henniche (@HoudaHenniche) March 22, 2019 C'est fermé ? Que dieu bénisse l'Algérie ?#Algérie #Alger #manifestation#حراك_22مارس_الجزاير pic.twitter.com/qu9RwVRHCm — Bens Rahou (@Bensssss) March 22, 2019 So cut Carton rouge: Papa boss il ma envoyé moi et mon frère Carton vert : Je suis son frère ♓ ❤️ ? ❤️ ?? ??????#حراك_22مارس#algériens #kabyles #AlgeriaWakesUp #Algerie_manifestation #algeriaprotests #ترحلو_يعني_ترحلوا#الجزائر #Algérie #pasifiste pic.twitter.com/GXS6ILl31M — Dally H (@DallyH10) March 22, 2019 Autre événement notable de ces cinquièmes manifestations, le traitement infligé aux journalistes français. Des journalistes français de la chaîne TF1 ont été chassés par les manifestants refusant que les médias français couvrent ou commentent les événements en Algérie. Pour les manifestants, la France, de quelque représentation soit-elle, ne doit pas s'ingérer dans les affaires en Algérie, qui est « souveraine », surtout depuis la réponse favorable donnée par le président Emmanuel Macron, après l'annonce du renoncement d'Abdelaziz Bouteflika à briguer un 5ème mandat. https://twitter.com/Redhareporter/status/1109090646059556864 Depuis, les Algériens ne cessent de scander des slogans hostiles au président français lui recommandant notamment de « s'occuper » de « ses gilets jaunes ». Les Algériens, très remontés, ne digèrent toujours pas le colonialisme français et de ce fait, tout commentaire de Paris est pris comme une ingérence dans la situation que traverse la rue.