Les manifestations sont entrées dans leur onzième épisode en Algérie vendredi 3 avril. Un cri sans appel de la part du peuple pour les leaders du pays. Ils comptent bien sortir même pendant le mois de Ramadan. Un mois après la démission d'Abdelaziz Bouteflika, la mobilisation des Algériens reste forte, immense, déterminée à ne pas céder au pouvoir, qui lui, compte sur le temps pour faire accepter par fatalisme la réalité du nouveau pouvoir algérien avec Gaid Salah comme chef. Toujours dans un esprit pacifique, le caractère qui a marqué la lutte anti-système débutée le 22 février, les Algériens ont respecté les consignes de sécurité. A Alger, le grand immeuble en construction par lequel manifestaient les Algériens en grand nombre, n'a pas été investi ce vendredi par exemple. Même chose pour les tunnels menant aux facultés, pour la seconde semaine consécutive, il a été fermé par les forces de l'ordre. عاصمة الحراك – برج بوعريريج❤️??? Publiée par Info Trafic Algérie sur Vendredi 3 mai 2019 Le nouvel homme fort d'Algérie qui cherche à s'imposer comme le « justicier », celui qui lutte contre la corruption en faisant tomber quelques têtes proches du clan Bouteflika, n'a pas trouvé écho chez les manifestants qui lui font la sourde-oreille. Ni ses appels à l'arrêt des manifestations, ni ceux qu'il lance pour continuer à protéger le système, n'ont été entendus. La rue elle, est toujours en colère. Très belle démonstration de cette jeunesse qui veut un état de droit et libertés merci #Algerie_manifestation#Algerie #Hautes_Trahison_Algérie#MINISTRE_ALG_WANTED pic.twitter.com/oLby9upbyt — Algérie Ahmed Oumari (@algerie_oumari) May 3, 2019 GAID « DIGAAGE » Même s'il jouit d'une certaine notoriété maintenant qu'il a enchaîné les opérations de communication, visant à le montrer comme le « saveur » de l'Algérie, celui qui a fait démissionner Abdelaziz Bouteflika après vingt ans de pouvoir, ou encore celui qui a enclenché une opération de purge des « corrompus », le chef d'Etat major, en a pris pour son grade en ce onzième vendredi de manifestations marquées par une mobilisation impressionnante. Plusieurs messages lui ont été adressés sur les banderoles et dans les slogans du peuple algérien sorti dans les rues de toutes les Wilayas. « Le peuple ne veut pas de Gaid Salah et de Said », ont crié les manifestants à Alger, selon TSA, tandis que d'autres continuent à crier « Système dégage! », la preuve que pour eux, Gaid Salah fait partie de ce système. Gaid « DIGAAGE », a écrit un manifestant sur une pancarte. « Diiigage » pic.twitter.com/bBGwxEQIbQ — Khaled Drareni (@khaleddrareni) May 3, 2019 Alors que la pression ne retombe pas, Gaid Salah s'est entêté cette semaine à faire passer son message. Son seul mot d'ordre, respecter la Constitution et lancer le pays vers un processus de transition qui doit se faire nécessairement par Abdelakder Bensalah comme président par intérim et Nourreddine Bédoui comme Premier ministre, pendant quelques mois, avant de s'engager vers des élections présidentielles. 11e vendredi de mobilisations pacifiques : les manifestants déterminés à sortir durant le ramadan ? Suivez notre Direct ➡ https://t.co/8hrTKJJZOQ pic.twitter.com/WhTlBZIMGQ — TSA Algérie (@TSAlgerie) May 3, 2019 Si le pouvoir comptait sur le mois sacré de Ramadan pour que le niveau des contestations baisse, les Algériens ont déjà annoncé la couleur. Dans leurs slogans, ils ont clairement répondu « manach habsin, manach habsin » (nous n'allons pas nous arrêter, nous n'allons pas nous arrêter). Les prochains vendredis s'annoncent donc décisifs pour le pouvoir algérien, qui devrait soit continuer sur sa voie ou trouver un plan B pour calmer la rue.