Devenu président de l'Union parlementaire des Etats membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), le président de la Chambre des représentants Habib El Malki a donné une conférence ce mardi 19 mars pour présenter les résultats des travaux de la 14e session tenue à Rabat du 11 au 14 mars. Ce qui a caractérisé cette 14e session des parlements membres de l'OCI est l'absence d'un communiqué final. En lieu et place, l'assemblée réunie a plutôt opté pour une « Déclaration de Rabat ». Pourquoi faire ? « Les communiqués finaux qui ont résulté des sessions précédentes étaient des documents au traitement et à l'exécution difficiles, explique Habib El Malki, ce qui a notamment eu un impact négatif sur la crédibilité de l'organisation et sur son efficacité, puisque nous ratifiions sur des sujets sans travailler au niveau de leur exécution ». Composée de plus de 20 axes et 144 articles dont de nombreux contiennent plus d'un paragraphe, les amendements proposés auraient pu porter à 177 le nombre d'articles rédigés, compte tenu des recommandations, condamnations, encouragements et appels. « Nous nous sommes davantage focalisés sur ce qui nous unit et non ce qui nous divise », explique Habib EL Malki. Une assemblée hétéroclite Le nouveau président du Conseil suggère une nouvelle vision pour le travail de l'Union parlementaire des Etats membres l'OCI. « Celle-ci devra encadrer, graduellement et à la mesure du possible, les travaux des prochaines sessions », souligne-t-il en rappelant le caractère multilatéral de l'organisation, avec comme volonté qu' »elles soient plus raisonnables parce que tout communiqué, et quelles que soient nos ambitions, ne pourrait avoir un impact que s'il y a consensus ». Durant son mandat de président, Habib El Malki promet de convoquer les commissions de l'Union à des réunions régulières sur des sujets thématiques dans de nombreuses capitales pour construire des plans d'actions définis sur sujets précis. « Ces réunions étaient absentes dans le passé et on ne se réunissait qu'une fois par an, ce qui n'était pas suffisant pour prendre des mesures propices pour discuter sur des sujets sensibles », nuance-t-il. Sur le papier, le renforcement et la conservation de l'Union islamique dans le cadre d'une organisation indépendantes et non inféodée à aucun pays sont manifestement affichés. Mais comment se rendre actif et influent au sein de la communauté parlementaire internationale ? Habib El Malki qualifie le monde islamique de « puissance humaine et spirituelle, évoluant dans et cadre géopolitique très vaste, représentatif de tous les continents et disposant des possibilités d'intégration économiques ». Reconnaissant la mauvaise situation que traversent de nombreux pays islamiques, le nouveau président en veut pour preuve qu'il s'agit de « l'espace où se déroulent les plus sévères conflits au monde, aux résultats les plus pernicieux ». D'où son intention de faire en sorte que l'organisation 'joue un rôle positif pour dépasser cette conjoncture dans un horizon proche ». Persia non grata Membre à part entière de l'OIC, l'Iran n'aura finalement pas été présent lors de cette 14e session à Rabat. La rupture des relations diplomatiques entre le Royaume, pays organisateur et la République a laissé planer le doute quant à une non invitation de ce dernier. Interrogé sur cette question, Habib El Malki affirme que le Maroc respecte le cahier des charges lorsqu'un événement international est tenu par une organisation multilatérale sur son sol. « La coutume veut qu'on adopte un cahier de charges qui soit respecté par le pays hôte, souligne Habib El Malki, c'est l'ancienne présidence de l'Union parlementaire de L'OCI qui a invité toutes les délégations membres. Nous avons correspondu avec le Secrétariat général pour respecter notamment le nombre d'officiels présents, mais il est difficile d'accepter une délégation importante. Et en l'occurrence la délégation iranienne n'a pas respecté toutes les conditions en vigueur pour participer aux travaux de cette session ». Le désormais appelé « Deal du siècle » concernant la résolution du conflit israélo-palestinien a également été évoqué au cours de cette 14e session. Habib El Malki se dit « convaincu » que la Déclaration de Rabat contient un engagement plus fort en faveur de la cause palestinienne, brandie par l'ensemble des pays musulmans. « Il ne suffit pas d'être prisonnier d'une seule idée », a-t-il notamment commenté sur ce sujet. S'agissant de la normalisation des relations avec Israël, le fraîchement élu président de l'Union est revenu sur la position marocaine, décrite comme « constante » et opposée à tout rapprochement. « Tout ce qui est écrit et édité est résultant de l'imagination de certains comploteurs sur la Oumma islamique, ceci ne pourra pas permettre à ces parties de nuire aux travaux de la 14e session » réplique-t-il.