Depuis le 4 mars, les médecins de la santé publique portent le dossard noir 509 au sein des services de santé du Royaume. Un signe de colère pour annoncer une nouvelle série de grèves et de protestations contre « l'indifférence du ministère de la santé » face à leurs revendications. Les médecins du public réclament « l'amélioration de leur situation financière, de leurs conditions de travail et des soins fournis aux citoyens« . Le syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP), avait d'ores et déjà annoncé, via un communiqué, que si le ministère de la santé ne répondait pas favorablement à leur dossier revendicatif qui a pour but d'améliorer les conditions du médecin du secteur public, qu'ils réclament depuis des années déjà, ils entreprendraient des séries de mesures à savoir des sit-in et des grèves qui incluent cette fois-ci les urgences. Et c'est ce qui s'est passé. Pour cette 5e étape de colère et de lutte, les médecins du secteur public porteront dans un premier temps des dossards noirs avec le numéro 509, qui désigne l'indice-échelon 509 dans le calcul du salaire des médecins, pendant tout le mois de mars et jusqu'à la mi-avril. A partir du 17 avril, une grève nationale de deux semaines débutera ( à l'exception des urgences et réanimation), accompagnée d'une marche nationale dont la date n'a pas encore été communiquée par le syndicat, ainsi que le port de blouson noir à partir du 1er avril. Le dépôt d'une nouvelle liste de « demande de démission collective », le boycott des campagnes de santé scolaire, le boycott de l'autopsie, le boycott des caravanes, autant de mesures que les 11.000 médecins de public comptent entreprendre afin de faire aboutir leur dossier revendicatif. « 12 années d'études et à la fin on touche un salaire d'un cadre en banque. On travaille dans des conditions rédhibitoires voir dangereuses puisque nous sommes en contact direct avec les patients qui sont dans la plupart du temps mécontents des services et soins dans les services de santé publique, le budget alloué à la santé qui ne dépasse pas les 6% alors qu'on a besoin d'un minimum de 10%, le Ramed et la liste est longue. Cela fait des années que nous nous réunissons avec le ministère de la santé pour trouver des solutions concrètes mais en vain. Un accord de principe a même été conclu avec Louardi (ancien ministre de la santé), mais toujours rien, le ministère continu de faire la sourde oreille », s'insurge un médecin du secteur public au micro de Hespress Fr. En effet, un médecin du public débute sa carrière en tant que médecin interne avec un salaire qui varie de 3000 DH à 3500 DH par mois. Une fois titularisé (devenu résident par exemple), le salaire passe à 8.000 voir 9.000 DH. Une fois embauché dans le public il peut toucher jusqu'à 18.000 DH. Pour conclure, notre interlocuteur a souligné que « le but de ces protestations est avant tout le bien-être des patients marocains au sein des services de santé publique. Et pour que nous puissions leur offrir l'aide dont-ils ont besoin, les médecins de santé publique ont besoin d'un minimum et c'est ce que nous réclamons« . Rappelons qu'une réunion a eu lieu en décembre 2018 au sujet des revendications des médecins du secteur public « mais sans résultats », souligne notre interlocuteur. Le bras de fer entre le ministre de la Santé et les médecins du public ne fait que durcir d'année en année. Notre interlocuteur précise que « Si on ne répond pas à nos revendications nous maintiendrons nos protestations ».