Rabat a accueilli, le 28 février, la deuxième édition du forum sur le partenariat public-privé (PPP). Cette 2e édition s'est déroulée sous le thème « efforts conjugués pour des objectifs communs ». Fruit d'une coopération entre le ministère de l'Economie et des Finances (MEF), ainsi que de la Banque Islamique de Développement (BID), le forum a été l'occasion de traiter des avancées de nombreux projets portant sur le développement durable dans le royaume. Ce rendez-vous s'est ouvert en présence du ministre de l'Economie et des Finances et gouverneur de la BID, Mohamed Benchaâboun, ainsi que du président de la Banque, Bandar Hajjar. Attendu et annoncé également à cet événement, le Chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani, n'était pas présent. Intervenant à l'occasion, le ministre a mis en avant les efforts déployés par le royaume afin de réaliser les 17 objectifs du développement durable (SDG) à l'horizon 2030. Il a évoqué, dans ce sens, l'exemple du projet solaire Noor, ainsi que le projet de dessalement de l'eau de mer pour fournir de l'eau potable et pour l'activité agricole. Des projets de cette envergure ne peuvent être faits que via une réelle coopération entre le secteur public et privé. Dans ce sens, il a mis le point sur l'importance d'encourager les investisseurs, nationaux et étrangers, à entreprendre pour le développement de l'économie, de la société, ainsi que de l'infrastructure nationale de façon générale, notamment à travers la création d'un climat propice pour les affaires. Le président de la BID a pour sa part mis en avant l'état d'avancement de certains objectifs, notamment l'énergie propre à un coût abordable (7), les partenariats pour la réalisation desdits objectifs (17), l'industrie, l'innovation et l'infrastructure (9), l'éducation (4), la santé (3), l'accès à l'eau potable et l'assainissement (6), la lutte contre la famine (2), le développement du tissu économique (8), ainsi la mise en place d'un cadre juridique transparent et efficace (16). L'investissement dans ces objectifs vise à réduire les disparités sociales, économiques, climatiques, juridiques, etc., à l'horizon 2030. La Banque ainsi investi 9,6 milliards de dollars (MM $) dans le 17e objectif, 2 MM $ dans le 7e objectif, 1,2 MM $ pour le 9e, 460 M$ dans le 4e objectif, 210 M$ dans le 3e objectif, 148 M$ pour les 8e et 16e chacun, et 1,2 M$ pour les 6e et 2e objectifs chacun. Par ailleurs, il est à noter que 43 projets ont été achevés, à ce jour, au niveau des différents objectifs évoqués. Dans ce sens, on relèvera que le 9e objectif se place en tête des bénéficiaires, avec un total de 913,8 M$, suivi par le 7e avec 655,3 M$, du 6e avec 497,7 M$, du 2e avec 421,9 M$, du 8e avec 100 M$, du 4e avec 53,3 M$ et du 3e avec 20,1 M$. Le Maroc, un partenaire stratégique de la BID Bandar Hajjar a salué les efforts déployés par le royaume afin de réaliser les objectifs de développement durable, et s'aligner dans ce sens sur ce qui se fait au niveau des pays développés. Le Maroc se place ainsi parmi les pays les plus avancés dans ce sens en Afrique tout aussi bien que dans la région MENA. La position du royaume en tant que partenaire stratégique de la BID est indéniable, puisque la Banque y a contribué à hauteur de 7 milliards de dollars, depuis son lancement en 1974. Dans ce sens, il sera procédé à la signature de plusieurs partenariats entre le royaume et la Banque, en avril prochain, afin de consolider leur coopération, mais surtout poursuivre la stratégie du Maroc pour le développement du PPP et du tissu socio-économique. Cela se reflétera à travers l'investissement et l'accompagnement de projets à forte valeur ajoutée au sein du royaume. La Banque a souligné sa volonté de poursuivre son accompagnement financier dans les différents secteurs du quotidien, notamment la santé, l'économie, l'éducation, les services, etc. Bandar Hajjar a indiqué que les projets sociaux rentrent aussi dans la liste des projets que la BID finance. Des partenariats seront d'ailleurs signés dans ce sens entre le royaume et la Banque. Par ailleurs, le président de la BID a évoqué la question des villes intelligentes, mettant le point sur le fait que le royaume présente un potentiel important à développer dans ce sens. Cela dit, il est à noter que plusieurs régions du royaume ne disposent pas encore des infrastructures basiques et nécessaires à l'établissement de ce modèle, notamment pour ce qui est de l'infrastructure réseau. Si l'Europe et les Etats-Unis indiquent que le déploiement de la 5G va prendre du retard, comment se fait-il que l'on puisse parler de ville intelligente, surtout que la Big Data est un aspect indéniable de la chose ? Le président de la BID a juste parlé de la nécessité d'investir dans les énergies, l'éducation, et l'accès aux services bancaires, sans parler de l'importance d'investir dans l'infrastructure basique pour la mise en place de smart cities efficaces.