Le président auto-proclamé du Venezuela, Juan Guaidó, avait promis que l'aide humanitaire, notamment américaine, destinée au Venezuela, entrera samedi 23 février « quoi qu'il en coûte ». Ne l'entendant pas de cette oreille et y voyant une sorte de « piège pour envahir le pays », le président, toujours en exercice, Nicolas Maduro, a ni plus ni moins, ordonné la fermeture totale des frontières avec le Brésil, une mesure qui pourrait d'étendre aussi à la Colombie. L'aide, dont le pays a grandement besoin et qui fait l'objet de toutes les discordes, est justement stockée sur ces deux frontières. « J'ai décidé qu'à partir de 20H00 (00H00 GMT) ce jeudi la frontière terrestre avec le Brésil restera totalement fermée jusqu'à nouvel ordre », a indiqué Maduro à l'issue d'une réunion avec les militaires à Fuerte Tiuna, la plus grande caserne du pays, située à Caracas. « En 2015, j'ai pris la décision de fermer temporairement les frontières avec la Colombie (…), je ne veux pas avoir à prendre de décision sur cette question, mais je l'évalue, une fermeture totale de la frontière, je l'évalue, un homme averti en vaut deux « , a ajouté Maduro. Le régime de Maduro refuse catégoriquement l'entrée de l'aide humanitaire au Venezuela en arguant qu'il s'agit une première étape avant une intervention militaire dans le pays. Guaidó y va quand même Dans le même temps, le président par intérim, reconnu par la plupart des régimes voisins et même au-delà, a pris la route avec un convoi de ses partisans à la frontière avec la Colombie pour tenter de faire entrer l'aide bloquée par le régime chaviste. Le convoi, composé de trois autobus, a réussi à mettre le cap sur Tachira, à proximité de la frontière avec la Colombie, après le retrait des camions avec lesquels les forces de l'ordre bloquaient l'autoroute Francisco Fajardo, au niveau d'El Rosal, d'où Guaidó devait faire le départ. L'Assemblée nationale, seul organe aux mains de l'opposition, avait autorisé, mardi, l'entrée de l'aide humanitaire stockée dans plusieurs centres proches de la frontière du pays. L'autorisation a été approuvée à « l'unanimité » à l'issue d'un long débat au cours duquel les députés de l'opposition ont exposé la "situation d'urgence" humanitaire dans laquelle se trouve le pays. Le soutien de la Maison blanche Par ailleurs, le Vice-président américain Mike Pence doit se rendre lundi à Bogota, en Colombie, en signe de soutien à Juan Guaido, a annoncé jeudi la Maison Blanche. Au cours de ce déplacement, qui intervient sur invitation du président colombien Ivan Duque, Pence exprimera, au nom du président Donald Trump, « le soutien indéfectible des Etats-Unis au président par intérim Juan Guaido et soulignera la lutte du peuple vénézuélien pour la démocratie contre la dictature », a précisé la présidence américaine. Pence, poursuit la Maison Blanche, indiquera clairement que « le moment est venu pour Nicolas Maduro de se retirer ». Il rencontrera également des familles vénézuéliennes qui ont fui le régime vénézuélien en place.