Après la vive polémique suscitée sur l'usage des « «lanceurs de balles de défense » (LBD) par les forces de l'ordre sur les « Gilets Jaunes », le tribunal administratif de Paris a rejeté, hier vendredi 25 janvier, la demande d'interdiction de l'utilisation des LBD déposée par la Confédération générale du travail (CGT) soutenu par la Ligue de défense des droits de l'Homme (LDH). Le 11e acte des « Gilets Jaunes » se poursuit ce samedi à Paris comme en régions, malgré la volonté du président français Emmanuel Macron de calmer la situation avec le Grand Débat national lancé il y a dix jours. Après les nombreuses violences remarquées dans les précédentes manifestations par les forces de l'ordre à l'encontre des GJ, l'Union départementale de Paris de la CGT a présenté une requête au tribunal administratif de Paris afin d'ordonner « l'interdiction des lanceurs de balles de défense LBD ». Elle a également demandé au ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, l'interdiction de cette arme sur « l'ensemble du territoire national » lors des prochaines manifestations. Le tribunal administratif de Paris a tranché sur ces deux demandes, qu'il a rejetées, estimant que les instructions données ces jours-ci par le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris « écartaient les risques d'excès et qu'une interdiction n'était donc pas justifiée » rapporte Reuters. Le tribunal a également précisé que la requête de la CGT demandant au ministre de l'Intérieur d'interdire l'usage de LBD sur tout le territoire relevé de la compétence du Conseil d'Etat et non la sienne. Toutefois, le tribunal a reconnu dans sa décision que « près de 1.000 tirs de LBD depuis le 24 novembre avaient provoqué à Paris des blessures graves chez 33 personnes, dont 28 ont été touchées à la tête ». Le Gouvernement français sous surveillance Suite aux dégâts humains causés par les l'usage des LBD, le ministère de l'Intérieur est désormais sous surveillance sur tous les niveaux. Pour donner bonne impression, ce samedi (acte 11 des Gilets Jaunes) les forces de l'ordre essayeront pour la première fois l'utilisation des LBD par des binômes, dont un des deux membres sera porteur d'une « caméra piéton ». Le but est de filmer le contexte de l'utilisation de cette arme intermédiaire et de « réunir les preuves s'il y avait une contestation de l'usage des LBD » souligne Laurent Nunez, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur. Du côté de la CGT, toutes ses mesures sont « insuffisantes ». Lorraines Questiaux, avocate de la CGT, conteste ses arguments et la décision du tribunal administratif de Paris. Elle a souligné que cette décision est une mise en garde adressée à la préfecture de police de Paris et que la manifestation de ce samedi est « un test sous surveillance pour le gouvernement ». L'UD CGT de Paris et la Ligue de défense des droits de l'homme (LDH) ont estimé sur un communiqué que la décision du tribunal « envoie un signe particulièrement inquiétant ». Un appel sera déposé, lundi 28 janvier, au Conseil d'Etat par l'avocate de la CGT Lorraine Questiaux. Affaire à suivre…