Il ne s'est écoulé qu'une journée depuis que la ministre française de la Culture, Rachida Dati, a posé le pied au Maroc, et voilà que nos voisins en émoi, dégainent déjà leurs plumes. Bien sûr, tout cela est exacerbé par le fait que la responsable a daigné visiter les provinces du Sud, une situation qui ne manque pas de faire grincer des dents à Alger et ses acolytes. En effet, la visite de Rachida Dati a suscité la colère d'Alger. Le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé ce mardi une démarche « condamnable à plus d'un titre », dans un climat de tensions exacerbées entre la France et l'Algérie. Il considère que la venue de la ministre de la culture française dans les provinces du Sud « renvoie l'image détestable d'une ancienne puissance coloniale solidaire d'une nouvelle ». « La visite est condamnable à plus d'un titre. Elle traduit un mépris insigne de la légalité internationale de la part d'un membre permanent du Conseil de sécurité » de l'ONU, a affirmé le ministère algérien dans un communiqué. « Elle aide à la consolidation du fait accompli marocain au Sahara occidental, territoire où un processus de décolonisation reste inachevé et où l'exercice d'un droit à l'autodétermination demeure inaccompli », a-t-il ajouté. « Ce faisant, le gouvernement français se disqualifie davantage et s'isole par rapport à l'action des Nations unies visant à hâter un règlement du conflit du Sahara occidental sur la base d'un strict respect de la légalité internationale », a poursuivi le ministère d'Ahmed Attaf. Etonnamment, lors de chaque grand raout international, l'Algérie clame à qui veut l'entendre qu'elle n'est pas impliquée dans le conflit. Pourtant, la réalité semble tout autre, surtout à la lumière des vibrantes réactions qui ont suivi cette visite. Alger, visiblement agacée, observe avec ire la France tisser des liens renforcés avec le Maroc, qu'elle considère, à l'évidence, comme son « ennemi juré ». Que de réjouissances pour l'Algérie, d'autant plus lorsque ces rapprochements se nouent dans les provinces du Sud. Néanmoins, elle n'hésite pas à déployer la totalité de ses talents diplomatiques et de ses ressources financières pour soutenir le Polisario tout en tentant de contrarier les efforts diplomatiques du Maroc. D'une autre part, le journaliste exilé en France Abdou Semmar, a affirmé dans une vidéo diffusée sur YouTube que cette visite « ne manquera pas d'aggraver encore les tensions politiques avec l'Algérie qui soutient fermement et rigoureusement l'option de l'Indépendance du Sahara Occidental », notant que cela ne fera que retarder davantage le processus de réconciliation entre Alger et Paris. Il n'a pas manqué de rappeler à son tour que l'origine de la crise diplomatique et politique entre la France et l'Algérie réside dans les déclarations d'Emmanuel Macron, affirmant la marocanité du Sahara en juillet 2024. « Cette prise de position marque une rupture significative par rapport à la ligne traditionnelle de Paris sur ce dossier », a-t-il indiqué. Il convient de préciser que le Front polisario s'est également arrogé le droit de condamner la visite de la ministre de la Culture française, la qualifiant d'« illégale ». Dans un communiqué, la milice séparatiste a accusé la France de défier « le droit international, et de faire preuve d'un mépris total pour les droits du peuple sahraoui », ajoutant qu'il considère «cette visite comme un acte hostile et provocateur». Il a en outre appelé le gouvernement français à cesser de soutenir le Maroc. Mieux encore, le mouvement séparatiste a osé déclarer que tout ce qui se trame dans les villes du Sud, en matière de projets ou d'initiatives culturelles, sous l'égide du Maroc, « est invalide et illégal ». On se demande bien quel statut leur permet de faire de telles assertions. Et comme si cela ne suffisait pas, le Polisario a exhorté les Nations Unies, l'Union européenne, l'UNESCO et tous les organismes internationaux à intervenir d'urgence pour prévenir l'exploitation de la culture comme outil colonial.