Le séisme qui a frappé le nord du Maroc dans la soirée du lundi 10 février 2025 a semé la panique parmi les habitants de plusieurs villes, en particulier dans le nord du pays. Beaucoup ont immédiatement cherché à connaître l'épicentre de la secousse, ravivant ainsi le souvenir du tremblement de terre d'Al Haouz qui avait frappé la région le 8 septembre 2023. Une heure après l'événement, l'Institut National de Géophysique a annoncé que l'épicentre du séisme se situait à 20 kilomètres de profondeur dans le village de Brikcha, relevant de la province de Ouezzane, avec une magnitude de 5,2 degrés sur l'échelle de Richter. Brikcha est un village montagneux situé dans le nord du Maroc, précisément dans la province de Ouezzane, relevant de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. Administrativement, il dépend du cercle de Mokrisset. Selon le recensement de 2004, sa population s'élève à 9.489 habitants, répartis sur 25 douars. Le village est connu pour ses paysages naturels remarquables, ses ressources naturelles et son patrimoine culturel qui reflète le mode de vie rural marocain traditionnel, en particulier la culture de « Jbala ». La région se distingue par sa biodiversité, son relief montagneux et son appartenance à la chaîne du Rif. Au nord du village coule l'oued Loukkos, l'un des principaux fleuves du royaume, qui se jette dans l'océan Atlantique à hauteur de la ville de Larache. Cette situation confère à Brikcha une importance agricole et environnementale notable. Le village abrite également le parc écologique « Bellota », qui fait partie de la grande forêt d'Izarane dans le Rif occidental. Ce parc est une destination prisée des amateurs de nature, en raison de sa richesse en espèces végétales et animales. Brikcha est aussi réputée pour la production de la « fleur de sel », un sel raffiné récolté par les femmes du village de Zaradoun, situé dans la région. Ce sel est utilisé comme condiment de luxe pour assaisonner les plats et se distingue par son goût unique. L'extraction du sel est une tradition ancestrale dans la région. Les femmes, qui perpétuent ce savoir-faire, extraient le sel des roches situées sur les flancs des montagnes. Leur travail commence dès l'aube, dans des conditions difficiles, afin de subvenir aux besoins de leurs familles grâce à ce qu'elles appellent « l'or blanc ». Outre la production de sel, l'économie locale repose sur la culture des céréales, des olives et des figues, favorisée par la fertilité des terres et la présence des eaux du fleuve du Loukkos. L'élevage ovin et caprin constitue également une activité majeure pour les habitants, leur fournissant à la fois des ressources alimentaires et des revenus économiques. Parmi les figures emblématiques de Brikcha, on compte le savant et jurisconsulte Mohamed Errahouni, connu sous le nom de « Brikcha ». Spécialiste du droit malikite, il était surnommé « Errahouni » en référence à la tribu d'Errahouna, située entre Chefchaouen et Ouezzane, où se trouve le village de Brikcha. Né en 1746 à Errahouna, il a étudié dans son village natal avant de poursuivre son apprentissage entre Ouezzane, Tétouan et Fès, où il fut disciple du célèbre érudit Taoudi Bensouda Al-Fassi. À cette époque, le sultan alaouite Moulay Slimane disposait d'un conseil de jurisconsultes chargés de rédiger des avis juridiques. Mohamed Errahouni faisait partie de ces érudits et fut mandaté pour rédiger son célèbre commentaire sur l'explication de Zarqani du Moukhtasar Khalil. Il s'éteignit en 1815 à Ouezzane.