L'Observatoire national de la migration, a organisé, ce jeudi 30 janvier à Rabat, une table ronde autour de la « Gestion humanisée des frontières : de la gestion des vulnérabilités à l'impulsion des opportunités ». A cette occasion, Khalid Zerouali, Wali Directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l'Intérieur, a affirmé que le Royaume a su adopter une gestion humanisée des frontières qui place le migrant au cœur de l'action. S'exprimant à l'ouverture de ce débat, Zerouali e, en ce sens noté que conformément à la vision royale, le Maroc opte pour un concept novateur, large, inédit et holistique en matière de gestion humanisée des frontières, le but étant « d'accompagner les différentes étapes du parcours du migrant, du premier contact et de l'identification des vulnérabilités au référencement approprié et à l'intégration ». « Il s'agit d'un process qui ne s'arrête pas à mi-chemin, mais qui accompagne le migrant dans son projet de vie jusqu'au bout, pour incuber ses potentialités et en faire un vecteur de richesse et de diversité de la société marocaine », a-t-il poursuivi, notant que la gestion humanisée des frontières permettra de tirer vers le haut la gestion opérationnelle pour une gouvernance globale des frontières. Il a, à cet effet, relevé la singularité de l'approche du Royaume se manifeste également à travers l'Initiative du Roi, visant à favoriser l'accès des pays du Sahel à l'Océan Atlantique. Cette initiative géostratégique majeure, a-t-il dit, a porté au pinacle la notion d'inclusivité et d'humanisme des frontières. « C'est ce cap stratégique d'inclusion et d'ouverture, impulsé par la Haute Vision Royale, qui constitue le moteur de la gouvernance migratoire au Maroc », a-t-il encore soutenu, soulignant que le Royaume met en œuvre et défend cette philosophie de gestion migratoire humaniste auprès de ses multiples partenaires pour la plus large adhésion possible. Inclusion et innovation De son côté, Laura Palatini, cheffe de mission de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Maroc, a indiqué que dans un contexte marqué par des flux migratoires complexes, le Maroc, sous le leadership du Roi Mohammed VI, se distingue par une politique migratoire « inclusive et innovante ». La démarche du Royaume illustre qu'il est possible de garantir un contrôle efficace des frontières tout en respectant les principes fondamentaux des droits humains, a dit Palatini, soulignant que la gestion humanisée des frontières nécessite une coopération régionale et internationale renforcée, comme cela a été démontré par le Processus de Rabat. Ce dialogue euro-africain sur la migration et le développement, présidé par le Maroc en 2023, a offert un « cadre exemplaire » pour promouvoir cette vision, a-t-elle assuré. A cet égard, la représentante de l'OIM a rappelé que le Royaume avait proposé l'élaboration d'une Charte régionale sur la gestion humanisée des frontières, démontrant ainsi son engagement à faire progresser cette approche. Cette initiative, a-t-elle précisé, vise à renforcer la capacité des pays partenaires à adopter une approche de la gestion intégrée des frontières fondée sur le droit, « tout en restant efficace dans la lutte contre la traite des êtres humains ». Pour la Cheffe de l'OIM, la gestion humanisée des frontières est aujourd'hui « une nécessité dans notre monde globalisé », et représente une opportunité pour transformer les défis migratoires en leviers de développement humain et économique. Gestion humanisée Le Représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) au Maroc, François Reybet-Degat, a quant à lui, fait noter que grâce à la Vision éclairée du Roi Mohammed VI, le Royaume du Maroc a fait un « choix clair » en faveur de la gestion humanisée des frontières. Le choix opéré par le Royaume a été décliné en 2013 dans le cadre de la Stratégie nationale d'immigration et d'asile (SNIA), « basée sur le droit et une approche profondément humaine de la mobilité », a-t-il relevé, précisant qu'« il est fondamental de ne jamais perdre de vue ce choix qu'a fait le Maroc et cette fondation très solide qui se décline (...) dans la proposition de la gestion humanisée des frontières ». La SNIA est porteuse d'un « fort potentiel international, Nord-Sud, et d'une forte réverbération africaine », a encore dit Reybet-Degat, pour qui le phénomène des mouvements migratoires mixtes reste extrêmement complexe, et concerne l'ensemble du pourtour nord-africain et l'Afrique subsaharienne, d'où l'adoption par le Haut-Commissariat d'une politique de soutien à la protection et à l'assistance le long des routes migratoires, en étroite collaboration avec l'Organisation internationale pour les migrations. La SNIA, rappelle-t-on, s'articule autour de quatre objectifs stratégiques, à savoir la facilitation de l'intégration des migrants, la mise à niveau du cadre réglementaire, la mise en place d'un cadre institutionnel adapté ainsi que la gestion des flux migratoires. A noter que cette table ronde connaît la participation d'un parterre d'experts et de responsables de plusieurs départements et organismes concernés par la question migratoire et la gestion des frontières, ainsi que des représentants d'organisations internationales et de missions diplomatiques. Elle est marquée par des panels thématiques portant notamment sur le modèle marocain de la gestion humanisée des frontières, la protection des victimes vulnérables de la traite des êtres humains et des migrants aux frontières, le rôle de la société civile, et l'intelligence artificielle au service de la gestion des frontières.