« Cry of Silence » : Un film en compétition au FIFM qui secoue les consciences

Le Festival International du Film de Marrakech (FIFM) a été le théâtre, mercredi après-midi, d'une projection marquante. Cry of Silence, un film poignant en compétition officielle, a tenu en haleine le public au Palais des Congrès.
© Mounir Mehimdate
Avant la projection, l'équipe du film a partagé les coulisses de sa création, révélant les nombreux défis rencontrés en raison de la situation politique instable du Myanmar. L'une des productrices a dévoilé une anecdote surprenante : les rushs du film ont dû être exfiltrés du Myanmar à l'aide d'une valise diplomatique pour être montés en France.
Ce subterfuge était indispensable pour échapper à la censure et aux stricts contrôles étatiques. Aujourd'hui, le réalisateur, The Maw Naing, est hors de danger. Avec émotion, il a expliqué que Cry of Silence est « un cri désespéré à l'adresse de la communauté internationale, visant à attirer l'attention sur la crise humanitaire qui sévit dans [son] pays natal ».
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Réalisé dans un contexte de turbulences politiques, ce long métrage mélange habilement fiction et réalité. À travers l'histoire de femmes affrontant la répression, le film dénonce les atteintes à la liberté d'expression et aux droits humains. Sa portée universelle est amplifiée par des collaborations internationales, impliquant des studios de Norvège, de Corée du Sud, de Singapour et de France.
Dans son deuxième long métrage, The Maw Naing raconte l'histoire de Mi-Thet, une jeune ouvrière birmane. Le film suit son parcours et celui de ses camarades, qui luttent quotidiennement contre l'oppression et l'injustice. Une grève éclate lorsque les ouvrières, privées de salaires depuis deux mois, décident de réclamer leurs droits. Cette mobilisation met en lumière une solidarité profonde entre travailleurs, ainsi qu'une quête collective de dignité.
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Au cœur du récit, Mi-Thet se transforme en une figure de résilience. Face aux violences contemporaines et aux blessures d'un passé traumatique, elle incarne la lutte silencieuse mais déterminée de nombreuses femmes opprimées.
L'action de Cry of Silence se déroule à Rangoun en 2022, en pleine instabilité politique. Mi-Thet, originaire d'un village reculé, travaille dans une usine textile en ville. Lorsqu'un groupe de grévistes est brutalement attaqué, les violences réveillent en elle des souvenirs enfouis et terrifiants. À travers ce récit intime, le film éclaire les réalités d'un peuple en proie à l'injustice, tout en résonnant avec des luttes universelles pour les droits fondamentaux.
© Mounir Mehimdate
Présenté en avant-première dans des festivals prestigieux tels que Busan et Dharamshala, Cry of Silence a suscité des critiques majoritairement élogieuses, saluant son audace narrative et son engagement politique.
Né en 1971 au Myanmar, The Maw Naing est l'un des rares cinéastes birmans à s'être imposé sur la scène internationale. Diplômé de la Yangon Film School et de la FAMU de Prague, il est également poète et artiste. En 2014, il réalise The Monk, son premier long métrage, projeté dans plus de 45 festivals à travers le monde et lauréat de plusieurs prix, dont le prestigieux NETPAC Award.