Le procès de Mohamed Moubdiï, ancien ministre et figure clé du Parti du Mouvement Populaire (MP), s'embourbe dans des reports successifs depuis son ouverture le 27 juin dernier. Jeudi, la chambre criminelle de première instance près la Cour d'appel de Casablanca a une fois de plus repoussé l'audience, fixant une nouvelle date au 7 novembre. Cette énième suspension résulte du boycott des audiences pénales par les avocats, suivant l'appel lancé par l'Association des barreaux du Maroc. Il s'agit désormais du quatrième report du procès, aggravé par l'absence de certains accusés en liberté conditionnelle, un fait qui empêche la défense de formuler ses premières requêtes. Moubdiï est accusé de détournement de fonds publics, d'abus de pouvoir, de corruption et de falsification de documents officiels, commerciaux et coutumiers. Ces accusations font suite à une plainte déposée par la branche régionale de l'Association marocaine pour la protection des fonds publics dans la région Casablanca-Settat. Le dossier, lourd et complexe, s'inscrit dans la durée et la lenteur des procédures ne fait qu'attiser l'exaspération de l'opinion publique.