La Direction Générale de la Météorologie, relevant du ministère de l'Équipement et de l'Eau, a lancé une alerte face à l'évolution préoccupante des phénomènes climatiques au Maroc. Elle a souligné que « malgré la rareté des événements extrêmes, tels que les pluies diluviennes et les conditions météorologiques instables ayant provoqué des crues dans le sud et le sud-est du pays, ces phénomènes risquent de devenir plus fréquents et récurrents ». Selon la direction, cela serait « en partie dû aux effets du changement climatique, qui entraîne le déplacement vers le nord de la zone de convergence intertropicale (ZCIT) ». Dans une publication sur LinkedIn, la Direction a mis en lumière l'instabilité exceptionnelle du mois de septembre 2024, qualifiant cette période de « particulièrement instable et pluvieuse ». Un événement sans précédent a été enregistré, « le déplacement inhabituel du front intertropical depuis le désert du Sahara vers le nord », phénomène qui a provoqué des précipitations record, avec plus de 200 millimètres d'eau en seulement 48 heures dans certaines régions. Ce chiffre représente plus de la moitié des précipitations annuelles dans ces zones à climat aride. L'analyse des experts météorologiques de la DGM a révélé que « la hausse des températures mondiales est un facteur clé d'une instabilité climatique accrue ». Ce réchauffement entraîne une augmentation de l'évaporation des océans, alimentant ainsi l'atmosphère en humidité. « Cette humidité, en rencontrant des masses d'air froid à haute altitude, peut provoquer des pluies torrentielles violentes », a expliqué la Direction, précisant que ces phénomènes sont de plus en plus difficiles à prévoir avec précision en raison de leur caractère exceptionnel. Les services de « Maroc Météo » ont également détaillé les « pluies orageuses records » observées en septembre, qui ont engendré des « inondations graves » dans plusieurs régions du sud et du sud-est du Maroc. Ces événements ont été qualifiés de « déstabilisation climatique et atmosphérique exceptionnelle », une situation qui pourrait s'aggraver si les tendances actuelles se confirment. La Direction a ainsi rappelé que, du 6 au 9 septembre 2024, ces mêmes régions ont subi de fortes averses orageuses, parfois accompagnées de grêle. Quelques jours plus tard, entre le 19 et le 22 septembre, une nouvelle vague d'instabilité atmosphérique a frappé, avec des pluies torrentielles similaires, provoquées par la rencontre entre des masses d'air tropicales chaudes et humides venant du sud, et des masses d'air froides provenant du nord. Ce contraste thermique a engendré une instabilité prononcée, entraînant d'importantes précipitations dans de nombreuses zones. Selon les relevés météorologiques, ces pluies diluviennes ont varié entre 30 et 130 millimètres en 24 heures. Des records ont été enregistrés, avec par exemple 127 mm à Akka (province de Tata), 92,7 mm à Tata, 63 mm à Nkoub (Zagora) et 55 mm à Agdz. La Direction a précisé que la rapidité et l'intensité de ces précipitations ont causé d'importantes inondations, en particulier dans la province de Tata. Le relief montagneux de ces régions a joué un rôle aggravant, facilitant l'accumulation rapide des eaux dans les vallées et les bassins, ce qui a entraîné une montée fulgurante des rivières et ravins.