Le dernier rapport de Moody's souligne les progrès du Maroc en matière de diversification économique, tout en révélant des défis persistants. Les faibles niveaux de revenus et le chômage élevé des jeunes, exacerbés par des disparités socioéconomiques, freinent la croissance. Le Maroc, bien qu'il ait réalisé des progrès significatifs ces dernières années en matière de diversification économique et de développement des infrastructures, fait face à des défis majeurs qui entravent son potentiel de croissance. Dans son dernier rapport, l'agence de notation Moody's souligne plusieurs difficultés, notamment les faibles niveaux de revenus, les disparités socioéconomiques et le taux élevé de chômage chez les jeunes. Faibles niveaux de revenus et disparités socioéconomiques L'un des points saillants du rapport de Moody's est le constat des faibles niveaux de revenus qui caractérisent une large portion de la population marocaine. Malgré une économie en croissance, de nombreux citoyens, en particulier les femmes, les jeunes et ceux vivant dans des zones rurales, n'ont pas un accès adéquat à l'éducation, aux soins de santé et aux opportunités d'emploi. Ces disparités rendent difficile l'intégration de ces groupes dans le marché du travail, ce qui freine l'essor économique. Le marché du travail marocain est également marqué par la prolifération de l'emploi informel, ce qui complique davantage la situation. Environ 40 % des travailleurs au Maroc sont employés dans le secteur informel, ce qui signifie qu'ils n'ont pas accès à la protection sociale et aux avantages associés à un emploi formel. Cela contribue à un cycle de pauvreté et à une incapacité à générer des revenus suffisants pour soutenir la consommation et l'investissement. Le chômage des jeunes Le taux de chômage chez les jeunes est alarmant au Maroc. Moody's souligne que ce problème persiste malgré les efforts déployés pour stimuler l'emploi à travers des initiatives gouvernementales. Environ 30 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans sont au chômage, un taux parmi les plus élevés au monde. Cette situation est aggravée par un système éducatif qui ne parvient pas à aligner les compétences des diplômés sur les besoins du marché, créant ainsi un décalage entre l'offre et la demande de main-d'œuvre. Défis budgétaires et gestion de la dette Moody's met également en garde contre la situation budgétaire du Maroc. Bien que l'agence ait souligné des efforts pour améliorer la gestion des finances publiques, le pays doit faire face à un niveau d'endettement élevé, qui atteint environ 65 % du PIB. Le défi consiste à réduire cette dette tout en continuant à financer des projets d'infrastructure et des programmes sociaux. L'inflation croissante et la nécessité de faire face à des dépenses publiques accrues, notamment dans les domaines de la santé et de la protection sociale, compliquent encore davantage la situation. Moody's note que le déficit budgétaire devrait légèrement diminuer, mais cela nécessite des efforts continus pour maintenir un équilibre entre croissance économique et responsabilité fiscale.