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Réduire le taux de chômage à 8% en 2020 Financé par la BAD, la Banque Mondiale et l'AFD pour 400 millions de dollars : Ambitieux programme Adéquation Formation-Emploi 2013-2014
300 000 jeunes, sans qualification, déscolarisés annuellement viennent gonfler les rangs de l'économie informelle L'économie marocaine est performante malgré sa vulnérabilité aux chocs exogènes. Elle est caractérisée par une stabilité macroéconomique et une diversification de sa base productive, note le rapport d'évaluation de la BAD consacré au PAAFE. La croissance a été en moyenne de 4,9% par an depuis 2000 jusqu'à 2012. Cette performance est le résultat des réformes entreprises sur cette période avec notamment la réduction des déficits, l'amélioration de la productivité économique et une attractivité accrue des investissements étrangers. Après un ralentissement en 2012, elle devrait enregistrer une accélération de la croissance en 2013. Selon les estimations du FMI, la croissance du PIB réel devrait varier de l'ordre de 4,5% à 5,8% entre 2013 et 2018. Cette hypothèse est basée sur un accroissement de la production agricole et une diminution du déficit budgétaire. Elle semble toutefois sous-estimer l'impact du ralentissement économique en Europe (d'où proviennent 80% des flux commerciaux) et les contraintes budgétaires qui limiteront de fait l'expansion des dépenses publiques, comme en atteste le récent gel de 15 milliards de dirhams du budget d'investissement de 2013. D'importants progrès ont été réalisés au plan social malgré un chômage toujours élevé. Le Maroc doit entreprendre plusieurs réformes importantes dont celles du système de compensation et d'ajustement fiscal à moyen terme avec un ciblage amélioré des franges sociales les plus vulnérables. Les efforts consentis par le pays dans la réduction des inégalités de revenus et d'accès aux services sociaux de base ont permis au cours des dix dernières années de réaliser une croissance plus inclusive, une réduction de la pauvreté et une baisse tendancielle du chômage, qui est passé de 13,4% en 2000 à 8,9% en 2011 pour l'ensemble des actifs. Cependant, en raison de la légère augmentation constatée en 2012 (9,1%) les autorités doivent donc redoubler de vigilance. Le Maroc compte poursuivre les politiques relatives à l'Initiative nationale de développement humain (INDH). A cette fin, le pays met en oeuvre la stratégie nationale d'alphabétisation et la réforme du système de santé avec la consolidation de la couverture médicale à travers le Régime d'assistance médicale des démunis (RAMED). Le rapport de la Direction de la lutte contre l'analphabétisme (DCLA) indique que, malgré le nombre croissant de bénéficiaires des projets d'alphabétisation par an qui a atteint 735 000 participants en 2012, environ 30% des marocains ne savent ni lire ni écrire. Les bénéficiaires restent à dominante féminine (80%) et rurale (50%). Aussi, en matière de genre, le Maroc doit encore relever des défis car faisant partie des dix pays en retard selon le classement du « Global Gender Gap » du World Economic Forum (129ème sur 135 pays) en 2012. La croissance économique est peu génératrice d'emplois. La baisse tendancielle du taux de chômage depuis 2000 tient, en partie, à la faible élasticité emploi-croissance avec une création moyenne annuelle estimée à 139 000 emplois depuis 2000. Cette dynamique de création d'emplois a été globalement en baisse, en chutant de 213 000 emplois par an sur la période 2000-2003 à 92 000 emplois pour 2007-2012. L'emploi est tiré par les BTP, le transport et les services, mais se réduit dans l'agriculture et l'industrie. Les années récentes ont été marquées par une forte baisse du rythme de créations d'emplois de cadres ou d'employés qualifiés. Les réformes engagées par le gouvernement prévoient la création de 167 000 nouveaux emplois par an, et les perspectives de croissance paraissent plus prometteuses. Le secteur productif reste encore dominé par l'économie informelle et une répartition déséquilibrée du tissu industriel. En effet, le secteur informel emploie les deux tiers des actifs et est alimenté en continu par un flux de travailleurs non-qualifiés. Les 300 000 jeunes sortant annuellement sans qualification du système éducatif viennent gonfler les rangs de l'économie informelle. En dépit du dynamisme noté dans la croissance de l'emploi au niveau des petites et moyennes entreprises (PME) qui représentent 15% du tissu productif, celles-ci restent confrontées à des défis de développement en raison de leur taille et du cadre réglementaire peu incitatif. Le chômage reste persistant en dépit de résultats économiques encourageants. La baisse tendancielle du taux de chômage correspond, en termes absolus, à une réduction du nombre de chômeurs de près d'un quart, de 1,368 million à 1,059 million. Toutefois, de nombreux défis demeurent : Le nombre de chômeurs est encore élevé, la structure du chômage fait ressortir de fortes disparités régionales, une forte vulnérabilité des jeunes avec un poids considérable du chômage de longue durée et du chômage de primo-insertion, et, enfin, une tendance à l'accroissement avec le niveau de scolarité, en particulier chez les femmes. En 2012, le taux de chômage varie de 3,9% en milieu rural à 13,4% en milieu urbain, de 4,5% dans la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz à 17,7% dans celle de l'Oriental. Il atteint 18,8% chez les jeunes de 15-24 ans. En outre, plus de la moitié (52,4%) des chômeurs n'ont jamais travaillé et près des 2/3 (64,7%) sont à la recherche d'un emploi depuis au moins un an. Les disparités de genre sont aussi importantes. Le taux de chômage des femmes issues du secondaire qualifiant était presque le double de celui des hommes (28% contre 15,8%) en 2011. Les élèves marocains obtiennent des scores faibles aux tests internationaux sur les mathématiques et les sciences L'inadéquation structurelle entre formation et emploi explique une part importante du chômage des jeunes. Au plan qualitatif, les élèves marocains obtiennent des scores relativement faibles aux tests internationaux sur les mathématiques et les sciences (l'indicateur synthétique d'efficience qualitative pour le primaire est de 18,4 contre 27,6 pour le groupe de pays comparatifs) ; et la qualité de la formation ne répond pas toujours à la demande du marché du travail. Au plan quantitatif, le système ne délivre pas en quantité suffisante les qualifications intermédiaires dont le pays a besoin pour impulser son économie. La poursuite de la dynamique d'expansion du système éducatif fera augmenter de 60% le nombre d'étudiants à l'horizon 2020 et accroîtra davantage les difficultés d'insertion des diplômés dont 18,2% sont déjà en chômage en 2012 et 33% sont sous-employés. Les lauréats de la formation professionnelle ont également de sérieuses difficultés d'insertion, avec un taux de chômage de 24%. La situation parait néanmoins relativement meilleure pour les lauréats de niveaux techniciens et techniciens spécialisés. Les lauréats en gestion, agriculture, artisanat et textile-cuirs s'insèrent moins bien. En outre, la question des outils de pilotage de la relation formation-emploi et celle des outils de prospective métiers/compétences restent posées. Le système éducatif reste marqué par une gouvernance encore fragmentée. En effet, le dispositif de pilotage du secteur est éclaté entre plusieurs départements avec une absence de mécanisme de coordination fonctionnel. La fonction de production du système est encore conditionnée par une logique d'offre et l'inexistence de passerelles entre les différentes composantes, rendant ainsi les parcours des apprenants peu fluides et réduisant d'autant leurs chances de diversifier et enrichir leur cursus scolaire, universitaire et professionnel. Les mécanismes d'observation et d'anticipation des besoins du marché du travail sont peu développés. Relever les défis de la qualité des centres de formation et de la crédibilité des diplômes délivrés Le Maroc s'oriente vers un système d'éducation et de formation flexible, réactif et plus ancré dans le milieu professionnel. Le pays ambitionne de faire de l'école, l'université et des centres de formation des institutions de référence aussi bien sur le plan du leadership que du rayonnement scientifique. Le Maroc a ainsi consacré 21% de ressources publiques au secteur de l'éducation et de la formation en 2013. La contribution apportée par les bailleurs de fonds dans le cadre du présent programme représente environ 7% du budget dont 2% financés par la Banque. A ce titre, les réformes s'articulent autour de la révision périodique des curricula, la modernisation de l'enseignement des langues, des sciences et des technologies, ainsi que la promotion de la recherche scientifique et de l'esprit critique. Le pays ambitionne de mieux articuler les universités avec leur environnement socio-économique pour relever les défis d'insertion. La nouvelle stratégie de l'enseignement supérieur pour la période 2012-2016, est structurée autour de huit programmes essentiellement axés sur l'amélioration de l'employabilité des diplômés et la gouvernance sectorielle. Les axes de réformes ciblés portent entre autres sur : l'assurance qualité, la diversification à travers la création de nouvelles filières professionnelles, le renforcement des systèmes d'information et d'orientation en vue de l'insertion, la révision de l'arsenal juridique dans l'optique d'une autonomisation des universités et la promotion de la recherche développement en lien avec l'entreprise ainsi que la coopération internationale. Le renforcement du partenariat avec le secteur privé et l'ouverture des établissements de formation professionnelle sur leur environnement sont au coeur de la réforme de la FP. Le ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle (MEFP) a élaboré une nouvelle stratégie de développement du sous-secteur à horizon 2020 sur la base d'un diagnostic exhaustif. La stratégie prend en compte les besoins en formation prévus par les stratégies sectorielles. Il s'agit de mieux structurer l'offre de formation professionnelle en fonction des besoins en ressources humaines des branches professionnelles. Ce qui pose le défi de la qualité des prestations des centres de formation, de la crédibilité des certificats et diplômes délivrés ainsi que des perspectives d'insertion offertes aux lauréats.