Le Groupe « E& » a fait part de sa « déception » suite à la décision de la Cour d'appel de Casablanca de condamner sa filiale, Maroc Telecom, à payer une amende de 6.368 milliards de dirhams dans le cadre de son litige avec son concurrent « Wana ». La Cour d'appel de Casablanca avait en effet confirmé le 3 juillet le jugement rendu par le tribunal de commerce de Rabat, en janvier 2024, condamnant Maroc Telecom à payer une amende pour pratiques anticoncurrentielles. « Partant de son attachement permanent à toutes les lois et dispositions réglementaires des différents marchés, et en tant qu'actionnaire majoritaire de Maroc Telecom avec une participation de 53%, le Groupe E& croit au bien-fondé de la position juridique de Maroc Telecom et utilisera tous les recours juridiques possibles pour contester cette décision et protéger l'investissement du groupe au sein de Maroc Telecom », souligne un communiqué du groupe émirati. Le groupe E& (anciennement appelé Etisalat) indique par ailleurs que cette décision de justice n'affectera pas les résultats financiers consolidés au cours du deuxième trimestre 2024 ou plus tard, expliquant que dans sa politique comptable, les risques réglementaires sont toujours pris en compte. Le président du Conseil d'administration du Groupe E&, Jassem Mohammed Buatabh Al Zaabi, a indiqué dans ce contexte regretter qu'au moment où les capitaux mondiaux s'apprêtent « à tirer le meilleur parti du pouvoir transformateur des communications et de la technologie pour améliorer les infrastructures numériques, les services gouvernementaux intelligents et les solutions numériques pour les particuliers, les défis de l'environnement réglementaire affectent négativement nos futurs investissements au Maroc ». De son côté, Hatem Dowidar, PDG du groupe E&, a déclaré, à la suite de cette décision, que toutes les options sont sur la table pour le groupe en termes d'investissement dans Maroc Telecom. Déçu, le PDG, a mis en avant les « frustrations répétées causées par les irrégularités réglementaires et les décisions judiciaires, en plus des décisions qui limitent la capacité du Groupe Maroc Telecom à être compétitif sur le marché ». Il précise à cet égard que 12 milliards de dirhams ont été perdus au cours des dernières années à cause de ces restrictions, notant que cela « représente l'une des irrégularités les plus élevées enregistrées dans le secteur des télécommunications dans le monde et qui freine les investissements futurs de Maroc Telecom ». Et de soutenir que « le groupe E& tient à se conformer pleinement aux lois stipulées dans les marchés sur lesquels il opère et comprend que l'autonomisation numérique des communautés est l'une des raisons les plus importantes de la réussite des opérations du groupe ces dernières décennies ». Avant de conclure que la coopération constructive entre les prestataires de services et les organismes réglementaires et législatifs est nécessaire pour la contribution au développement souhaité des sociétés et des individus. Pour rappel, cette affaire avait débuté en 2021 lorsque Wana Corporate (Inwi) a déposé une plainte contre la société Maroc Telecom (IAM) l'accusant de diverses pratiques anticoncurrentielles, dont l'application de tarifs discriminatoires et le blocage de l'accès à des infrastructures cruciales, ce qui aurait freiné l'expansion de Wana sur le marché de la téléphonie fixe et de l'Internet.