Le différend opposant le Royaume du Maroc à Corral Morocco Holding, société détenue par l'investisseur saoudo-éthiopien, Mohammed Al Hussein Al Amoudi, devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) soulève des enjeux considérables. Al Amoudi réclame une compensation astronomique de 2,7 milliards de dollars pour des préjudices supposés subis dans le cadre de la gestion de la raffinerie SAMIR. Les arguments de la défense de Corral, qui reproche au gouvernement marocain d'avoir procédé à son l'expropriation de la rafinnerie, se fondent sur un accord bilatéral de protection des investisseurs signé en 1990 entre le Maroc et la Suède, en vertu duquel le plaignant réclame une indemnisation de 2,7 milliards de dollars. Le Royaume du Maroc, depuis la saisine du CIRDI, a adopté une position claire et cohérente à l'égard de l'arbitrage lié à ce dossier. Au fil des années, jusqu'à la fermeture définitive de la raffinerie SAMIR en 2016, force est de constater que le Maroc a toujours considéré cette société de raffinage comme un actif de valeur stratégique, d'où les efforts déployés par le Royaume pour assurer la pérennité de cette infrastructure industrielle. Depuis 2002, date à laquelle la SAMIR a été ravagée par un gigantesque incendie qui a mis à mal sa bonne marche, les pouvoirs publics ont mobilisé toutes les ressources disponibles et adopté plusieurs mesures pour assurer la pérennité de l'activité de la raffinerie, notamment des lignes de crédit adossées à des droits de douane et des financements par des institutions bancaires. Ces mesures ont continué à être mises en œuvre malgré la situation financière précaire de la raffinerie. Contrairement à la volonté du Royaume du Maroc de maintenir la raffinerie SAMIR en activité, Alamoudi n'a pas respecté ses engagements vis-à-vis de la société, en omettant de la moderniser et d'apporter les capitaux nécessaires à son fonctionnement. Au contraire, il a choisi de jouer la procrastination pour exercer des pressions et du chantage sur le Maroc. Face à cette situation, le Maroc a refusé de se plier à ces pratiques et de faire des concessions et il s'est totalement abstenu de s'asseoir à la table du dialogue avec ledit investisseur, compte tenu des pratiques de ce dernier qui ont conduit l'entreprise sur la voie de la faillite, en contradiction avec les mesures prises par le Royaume pour inverser ce sort. Parmi les pratiques dolosives qui attestent de la mauvaise foi de l'investisseur, on peut citer les « offres d'achat » absurdes émanant de parties inconnues, qu'il a exploitées pour surenchérir sur la valeur de l'entreprise devant le CIRDI, ce qui s'est avéré n'être qu'une des tactiques utilisées pour obtenir une indemnisation exorbitante de la part du Royaume.