A l'approche de la saison estivale, le débat sur les zones côtières regagne le devant de la scène. Le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, a déclaré que ces zones sont soumises à de nombreuses pressions croissantes résultant de la dynamique urbaine qui menace leur équilibre écologique et affecte négativement leur contribution au développement durable, ainsi que leur capacité à résister aux changements climatiques et aux risques naturels. En réponse à une interrogation sur « les opérations de démolition de plusieurs bâtiments sur les plages marocaines » soumise par le chef du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement, Abdellah Bouanou, Laftit a ajouté, que « dans le cadre de la gestion de cette zone afin de rationaliser son exploitation de manière appropriée, les autorités publiques ont mis en place un cadre juridique pour le littoral en prévoyant un ensemble de mécanismes de planification et d'aménagement qui doivent être respectés afin de le protéger, le préserver et le valoriser ». Il a poursuivi dans sa réponse écrite en expliquant que « malgré ces mesures légales, et afin de surmonter les déséquilibres auxquels le littoral est confronté, les autorités administratives locales, dans le cadre de leurs missions de surveillance et de répression des violations commises dans le domaine de l'urbanisme et de la construction, procèdent à la démolition de tout bâtiment construit sans permis sur des propriétés publiques ou privées de l'État et des collectivités territoriales, ou dans des zones non constructibles selon les documents d'urbanisme ». Il a souligné que ces actions sont entreprises « tout en prenant des mesures administratives et judiciaires conformément aux lois et réglementations en vigueur à l'encontre des contrevenants, afin d'endiguer ce phénomène qui affecte cette zone naturelle, ainsi que ses effets négatifs sur les plans économique et social ». En ce sens, il a affirmé que les mesures de surveillance prises dans ce domaine visent à réduire le phénomène de construction sur les côtes, en imposant le respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur dans le domaine de la surveillance et de la répression des violations dans le domaine de l'urbanisme et de la construction. Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du PJD, a posé une question écrite au ministre de l'Intérieur, suggérant que les autorités locales ont entrepris des opérations de démolition de plusieurs bâtiments situés sur certaines plages du nord du royaume, sous prétexte qu'ils se trouvent dans le domaine public maritime. Bouanou a indiqué que « les opérations de démolition sont menées sans suivre les procédures légales, sans préavis écrit aux propriétaires et sans accord sur une indemnisation, et sans leur accorder un délai suffisant pour rassembler leurs affaires, se demandant dans quelle mesure les décisions de démolition respectent les dispositions de la loi sur l'urbanisme n° 12.90 et la loi sur les lotissements résidentiels n° 25.90, en particulier en ce qui concerne les opérations de démolition et les mesures qui les accompagnent ». Dans sa question, il a précisé que certains de ces bâtiments ont été construits sur la base de permis délivrés par les autorités élues depuis longtemps, certains datant de plus d'un quart de siècle, comme l'ont déclaré les propriétaires de ces bâtiments. A cet égard, le parlementaire a demandé au ministère de l'Intérieur de révéler les mesures qui seront prises pour reloger les familles concernées et affectées par les opérations de démolition, ainsi que les mesures qui seront prises à l'encontre des responsables impliqués dans ces violations.