La trêve entrée en vigueur mardi 18 décembre à Hodeïda, principale ville où les rebelles Houthis et la coalition arabe s'affrontent, ne devrait pas durer, annonce dès à présent la coalition menée par l'Arabie Saoudite, qui a déjà commencé par attaquer l'aéroport de Sanaa en y menant une frappe contre un drone qui devait être lancé. « Si l'ONU continue à traîner et tarde à entrer en scène, ils (les rebelles Houthis, NDLR) perdront toute opportunité (…) et l'accord (de cessez-le-feu) sera voué à l'échec« , a déclaré une source de la coalition menée par Ryad, qui a préféré garder l'anonymat, ajoutant que « le bénéfice du doute » est toujours octroyé aux rebelles Houthis de la part des loyalistes et membres de la coalition militaire qui font preuve de « retenue » malgré de « premiers signes » pas « encourageants« . Selon la même source, les Houthis auraient violé l'accord de cessez-le-feu à 21 reprises et cela, malgré son effet « immédiat » dès sa conclusion en Suède le 13 décembre, à l'issue de pourparlers de paix entre les deux camps, tenus sous les auspices de l'ONU. Dans la nuit de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, des échanges de coups de feu ont été entendus à Hodeïda jusqu'à 3heures mercredi matin, ce à quoi l'Arabie Saoudite qui dénonce les violations de l'accord par les rebelles a répondu par des menaces de reprendre les armes. Pourtant, mardi, un responsable au sein des Nations Unies a annoncé qu'un comité, composé des représentants des Houthis et des loyalistes, présidé par l'ONU sera envoyé à Hodeïda en moins de 24 heures pour mener une mission de surveillance de la trêve tout en s'assurant du retrait des combattants de la ville et du port de la ville. Le comité devra par ailleurs rendre compte chaque semaine au Conseil de sécurité de l'ONU des nouveautés liées au dossier. La guerre au Yémen qui dure depuis quatre ans a causé l'un des plus graves drames humanitaires, menant des civils à la famine et au moins 10.000 morts selon les derniers recensements de l'ONU.