Le porte parole du gouvernement, Mustapha Baitas, est resté évasif au sujet de la question du vaccin AstraZeneca contre le covid-19, ce jeudi en conférence de presse, après la décision du fabricant de le retirer du marché et la controverse suscitée au Maroc. Le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, avait signifié son incompréhension vis à vis de la vague d'indignation qui a suivi l'annonce du groupe pharmaceutique. Pourtant, une plaignante a été dédommagée par la justice suite à une plainte contre l'Etat pour effet secondaires liés à ce vaccin en particulier. « Le gouvernement n'a aucun problème à se rendre au Parlement et à s'exprimer sur n'importe quel sujet », a déclaré le ministre en conférence de presse consécutive au Conseil du gouvernement. Baitas a assuré qu'aucun sujet n'était impossible à discuter au sein du Parlement, soulignant que les commissions sont en cours de structuration et que le travail et les discussions avec le gouvernement commencera une fois que cela sera prêt. Concernant les vaccins, notamment ceux qui ont été utilisés au Maroc pour le traitement de la pandémie du coronavirus, le porte parole du gouvernement a affirmé qu'aucun vaccin ne peut être mis en circulation sur le marché sans qu'il ne soit homologué et approuvé par les comités scientifiques concernés. Ces questions des journalistes interviennent alors qu'un vif débat social et des inquiétudes sont nés suite à l'annonce cette semaine du groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca du retrait du marché son vaccin contre le Covid-19, qui est l'un des premiers vaccins mis sur le marché pendant la pandémie. Le groupe a évoqué, dans un communiqué, un déclin de la demande pour ce vaccin, ainsi que de « multiples vaccins (qui) ont été développés, il y a un surplus ». Le communiqué a indiqué en ce ce sens qu'AstraZeneca a pris la décision de commencer à retirer la licence de commercialisation de ce vaccin en Europe. Dans le même sillage, l'Autorité européenne des médicaments a écrit mardi sur son site Internet que l'autorisation de commercialisation de ce vaccin ait été retirée « à la demande du titulaire de l'autorisation de mise sur le marché ». Dans une interview accordée à Hespress, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, est revenu sur le sujet du vaccin AstraZeneca, niant toute dangerosité de ce dernier pour la santé. « Il n'y a aucun effet secondaire mortel du vaccin AstraZeneca », a-t-il affirmé soulignant que « l'entreprise – même si on ne sait pas pourquoi les gens s'agitent et se penchent sur la question en particulier dans cette circonstance – n'a parlé dans sa déclaration que d'effets secondaires très rares ». «L'Organisation mondiale de la santé n'a pas abordé le sujet », a-t-il répondu, ajoutant ne pas comprendre la controverse suscitée au Maroc suite à la nouvelle de l'arrêt de commercialisation du vaccin. Ait Taleb a poursuivi que « depuis les premiers jours d'utilisation d'AstraZeneca ou d'autres vaccins, ses effets secondaires auxquels une personne peut être exposée ont été annoncés. Les plus importantes sont la coagulation sanguine et la thrombose chez certaines personnes qui ont un système immunitaire fort et qui interagissent de manière significative », soulignant qu'il s'agit en majeure partie de jeunes personnes. Le ministre a enfin ajouté que « les avantages du vaccin sont prouvés et prédominent par rapport à l'ampleur et à l'impact des risques » sur la santé et pour la population. Dans le même sillage, le tribunal administratif de Rabat a condamné l'Etat à dédommager une citoyenne victime d'effets secondaires liés au vaccin AstraZeneca. La décision rendue en première instance en février, a condamné l'Etat marocain à payer 250.000 DH à une professeur universitaire qui avait saisi la justice en juin 2022. Selon les données disponibles à propos de ce procès, le tribunal administratif s'est basé sur une expertise bipartite avant de se prononcer en faveur de la plaignante.