A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes célébrée ce 8 mars, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a mis en lumière la disparité sexiste dans le marché du travail. Dans son nouveau rapport, sous le thème « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme », le Haut-Commissariat au Plan contribue à l'hommage rendu aux femmes par la publication d'un éclairage sur leur situation au Maroc, portant sur les inégalités salariales de genre et le rôle de la discrimination sexiste. Selon les derniers chiffes du HCP, la proportion de femmes au sein de la population urbaine salariée, âgée de 18 à 60 ans, se situe à 32,2%, demeurant en deçà de celle des hommes, qui s'élève à 67,8%. "Cet écart se traduit par un indice de parité de 2,1. Autrement dit, parmi trente-et-un salariés, dix sont des femmes et vingt-et-un sont des hommes », indique le HCP dans une note d'information publiée à l'occasion de cette journée qui est célébrée sous le thème « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme », détaille le HCP. Le rapport met en lumière les inégalités salariales entre hommes et femmes qui "se définissent par le gap de rémunération entre les deux sexes, mesuré en termes d'écart de leurs salaires moyens et exprimé en pourcentage des gains salariaux des femmes. Ce gap exprime la proportion par laquelle il faudrait augmenter le salaire global des femmes pour égaler celui des hommes". En effet, le taux d'activité des femmes demeure nettement inférieur à celui des hommes, mais il continue de décliner au fil des années, passant de 30,4% en 1999 à 21,5% en 2019. De plus, le chômage de longue durée, douze mois et plus, touche les femmes chômeuses plus que leurs pairs hommes, avec des proportions respectives de 76,3% et 63,8%, en raison notamment de la contraction de l'offre d'emploi et son corollaire, l'aggravation du chômage en milieu urbain. Un niveau de formation limité En termes de dotation en capital humain, le niveau de formation des salariés reste limité, avec plus de la moitié d'entre eux (56,7%) n'ont aucun niveau scolaire ou n'ont pas poursuivi l'enseignement secondaire. Les hommes, avec une proportion de 59,2%, sont plus nombreux que les femmes (51,5%) dans cette catégorie de salariés. Ce niveau de qualification relativement bas s'explique, notamment, par l'effet de génération et les difficultés d'insertion des jeunes diplômés dans la vie active. De plus, souligne le HCP, le chômage de longue durée, douze mois et plus, touche les femmes chômeuses plus que leurs pairs hommes, avec des proportions respectives de 76,3% et 63,8%, en raison notamment de la contraction de l'offre d'emploi et son corollaire, l'aggravation du chômage en milieu urbain. En termes de dotation en capital humain, le niveau de formation des salariés reste limité, avec plus de la moitié d'entre eux (56,7%) n'ont aucun niveau scolaire ou n'ont pas poursuivi l'enseignement secondaire. Les hommes, avec une proportion de 59,2%, sont plus nombreux que les femmes (51,5%) dans cette catégorie de salariés. Ce niveau de qualification relativement bas s'explique, notamment, par l'effet de génération et les difficultés d'insertion des jeunes diplômés dans la vie active. Dans ce contexte, avec une moyenne de 11 années d'études, les femmes salariées âgées de 18 à 29 ans sont mieux dotées en termes de capital scolaire que les hommes de la même tranche d'âge, qui ont suivi en moyenne 9,5 années d'études. "Cet avantage cognitif des jeunes femmes tend cependant à s'estomper au fil des générations plus anciennes, marquées par un léger avantage masculin en termes de scolarisation. Cette tendance est également corroborée par la durée médiane des études", affime le HCP qui ajoute qu'en termes de durée d'expérience professionnelle, la différence hommes-femmes affiche un net avantage en faveur des hommes et s'accroît avec l'âge. "En début de carrière, cette différence atteint, en moyenne, 0,4 an parmi les salariés âgés de 18 à 29 ans, puis s'accentue pour atteindre 2 ans parmi ceux de la tranche d'âge de 30 à 40 ans, pour finalement se fixer à 2,5 ans parmi les salariés âgés de 45 à 60 ans". Les salariés masculins au premier plan Au plan de parité, à niveau d'étude équivalent, les salariés masculins dominent encore la scène, bien que leur prépondérance diminue significativement à mesure que le niveau de scolarisation s'améliore. A titre d'illustration, le rapport de parité, tout en restant nettement supérieur à l'unité, tend à baisser de 3,4 pour les salariés ayant un niveau d'enseignement primaire à 1,5 pour ceux ayant un niveau d'enseignement supérieur. Ainsi, les hommes sont nettement plus représentés que les femmes parmi les « Cadres supérieurs et responsables hiérarchiques », avec un indice de parité de 1,7, ainsi que parmi les « Cadres moyens et employés » (1,5). Cette ségrégation professionnelle est encore plus marquée parmi les « Artisans et ouvriers qualifiés », avec un indice de parité de 3,4, et parmi les « Manœuvres non agricoles », avec un indice de 2. Analysée sous le prisme de la distribution sociale des salaires, la parité devant le salariat s'avère plus tangible parmi les 20% des salariés les moins bien rémunérés, avec un indice de parité de 1,1. Au-delà de cette tranche de salaires, l'indice de parité affiche d'importantes disparités, atteignant 2,3 pour les salariés du deuxième quintile inférieur de la distribution salariale, puis 2,6 pour ceux du quintile supérieur, et culminant au quatrième quintile avec un indice de parité de 2,9. « En somme, il apparaît que l'inégalité hommes-femmes face au salariat est une réalité bien ancrée dans le marché du travail. Les sources de cette inégalité montrent dans quelle mesure les attributs individuels des femmes déterminent leur position sur le marché du travail, ce qui, à son tour, ne manquerait pas à alimenter les écarts salariaux entre les deux sexes », conclut le HCP.